DE NOTRE CORRESPONDANT
LES CHIFFRES sont parlants : en 2030, les personnes de 60 ans et plus représenteront 29 % de la population française. Soit près de 7 millions d’habitants en plus. La région des Pays de la Loire n’est pas en reste. Les projections de l’INSEE tablent sur une augmentation de 69 % des 60 ans et plus d’ici à 20 ans dans cette région. Ce qui n’est bien sûr pas sans incidence sur l’action des collectivités locales quand on sait que la population qui aura besoin d’aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne augmentera de 20 %. Comprenant à la fois un vaste littoral qui attire une population de retraités en recherche d’un cadre de vie agréable mais aussi des départements ruraux dans lesquels la problématique du maintien à domicile est particulièrement épineuse, les Pays de la Loire sont donc concernés par cet enjeu.
C’est en tout cas le sens que Jacques Auxiette, président PS du Conseil régional, a voulu donner à son engagement dans la création d’un gérontopôle, dont l’initiateur est le Pr Gilles Berrut, chef du service de gériatrie au CHU de Nantes. L’implication d’une institution régionale n’est pas une évidence, comme pourrait l’être celle des conseils généraux qui disposent, eux, de compétences importantes sur les solidarités. « Notre objectif n’est pas de nous substituer aux autres acteurs publics mais bien d’agir en complémentarité, s’est ainsi justifié le président de la Région. L’évolution démographique dessinée par l’INSEE rend encore plus nécessaire la mise en œuvre et en cohérence des politiques publiques. »
Synergies.
Porté par le Conseil régional, avec notamment l’université de Nantes, les CHU de Nantes et d’Angers, la Société française de gériatrie et de gérontologie et la Chambre de commerce et d’industrie de Nantes-Saint-Nazaire, le Gérontopôle régional aura vocation à améliorer la prise en compte des besoins des personnes âgées en permettant des synergies entre les universitaires, les acteurs de la santé, de la formation et de la recherche, les entreprises et les institutions publiques. Un objectif large et ambitieux. « L’approche traditionnelle d’accompagnement de l’âge est dès à présent dépassée, estime le Pr Gilles Berrut. Là où prévalait uniquement une logique d’assistance sur les seules pathologies ou la dépendance, se dessine un nouveau paradigme, qui veut dans le même temps améliorer la qualité de vie, aider les aînés à vivre en autonomie et valoriser la réponse à leurs besoins spécifiques comme un fort relais de croissance économique régional. »
À côté de la Maison de la longévité, qui devrait voir le jour en 2014 et qui sera la vitrine du Gérontopôle, ce sont des dynamiques qui devraient être lancées. Il est prévu d’encourager les partenariats entre entreprises et enseignement supérieur, et de valoriser ainsi la recherche régionale scientifique, industrielle et dans le champ de l’observation. Autre axe : faire de la longévité un relais de croissance, créer de nouveaux métiers et emplois, et développer des produits et services innovants adaptés au vieillissement. Mettre en place des formations qualifiantes et améliorer l’accompagnement de l’âge par les 25 000 professionnels de la filière médico-sociale font également partie des priorités. Enfin, le gérontopôle conseillera et accompagnera les acteurs publics locaux dans les domaines de l’urbanisme, du logement, de l’alimentation et des transports.
L’engagement de la Région, déjà acté d’un point de vue financier, devrait permettre d’entraîner dans son sillage d’autres partenaires et financeurs. Et de définir la forme de ce gérontopôle nouvelle génération. Car, l’enjeu est aussi de pouvoir répondre à des appels d’offre et de mobiliser des budgets européens notamment.
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