Complexe, technique : la énième réforme du NHS était très contestée avant même son entrée en vigueur. Un an plus tard, le succès n’est pas au rendez-vous. Le service public de santé, censé économiser 20 milliards de livres (25 milliards d’euros) d’ici à 2017, voit son déficit filer. Et les délais d’attente s’allonger.
À quelques mois des élections législatives, la coalition au pouvoir fait la grimace, et reproche aux médecins leur incapacité à gérer le système. La British medical association (BMA), offusquée, n’entend pas porter seule le chapeau. « Il ne fait aucun doute que le service actuel n’est pas soutenable financièrement », déclare ainsi le Dr Brian Keighley, leader de la branche écossaise de la BMA. Le Dr Mark Porter, président de la BMA, fait le lien entre le sous financement chronique et les dysfonctionnements en série.
3 millions de Britanniques en attente d’une chirurgie
Selon une étude de l’Imperial College London, un quart des patients viennent aux urgences faute d’avoir pu voir un généraliste dans un délai raisonnable. Plus de 3 millions de personnes figurent sur une liste d’attente pour un acte chirurgical. Les objectifs cibles (moins de 6 semaines pour une IRM, moins de 4 heures pour une prise en charge aux urgences...) ne sont pas tenus. Le Collège royal des « GPs » (généralistes) est monté au front ces dernières semaines : il dénonce les baisses de crédits accordés à la médecine générale, submergée par les demandes d’une population vieillissante.
En dépit de ce tableau, le Commonwealth Fund (un think tank américain) attribue au NHS la meilleure note de performance économique parmi 11 pays développés. Les Britanniques, eux, sont préoccupés à l’idée de voir le NHS sombrer. Les lecteurs du « Guardian » (centre gauche), actifs sur Internet, fustigent l’irresponsabilité politique et la privatisation rampante du NHS.
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