Chaise de camping et pancartes installées sur un tréteau retraçant son histoire aux multiples péripéties, le Dr Pierrick Lenoir, ne lâchera rien. Après avoir été débouté de toutes ses demandes de garde alternée, il a campé, seul, face au Tribunal de grande instance de Paris (TGI) puis devant l’Assemblée nationale, espérant la réouverture de son dossier. Se disant victime d’« un déni de justice » et d’une « discrimination manifeste », il se révolte en douceur contre le jugement pris par la Cour d’appel de Versailles.
À l’inverse d’autres pères qui, comme lui, font partie de l’association « SOS papa » et n’ont pas hésité à monter en haut d’une grue pour exprimer leur mécontentement et leur colère, le Dr Lenoir préfère expliquer son combat de manière moins spectaculaire. Il a perdu la garde alternée de sa fille en mai 2014, et bénéficie d’un droit de visite et d’hébergement élargi, mais ne se résout pas à ne la voir que trois jours toutes les deux semaines alors qu’il remplit les conditions optimales à la garde alternée. « Je manifeste une semaine sur deux par demi-journée, la semaine où je devrais être avec ma fille. Je demande toujours l’autorisation à la préfecture et une personne habilitée vient vérifier que je suis bien à l’endroit indiqué. Des gens pensent qu’il y a toujours un vice dans ces histoires, je mets à disposition sur Internet tous les documents des jugements, tout ce qu’il faut pour prouver que je remplis tous les éléments adéquats à la garde alternée », commente-t-il.
« Des prétextes bidons », selon le Dr Lenoir
À la suite d’une séparation, à l’initiative de la mère, infirmière, en décembre 2012, le Dr Lenoir saisit le Tribunal de grande instance de Pontoise qui accorde en février 2013 une garde alternée aux parents, selon un rythme adapté au jeune âge de l’enfant, la petite fille ayant 19 mois. Mais la mère, mécontente, change d’avocat et fait appel. En mai 2014, la Cour d’appel de Versailles rend son jugement et supprime la résidence alternée estimant que le domicile du père est trop éloigné de la future école de l’enfant se situant à 5,5 km et que la profession du Dr Lenoir ne lui permet pas d’être assez disponible pour accueillir sa fille. Des « prétextes bidons », selon le médecin. « J’ai acheté et déménagé à 1,7 km de l’école de ma fille. Je me suis débrouillé pour être totalement libre une semaine sur deux, des médecins responsables l’attestent et cela n’a pas suffi au juge qui considère que ça serait trop fatigant pour l’enfant », fulmine-t-il.
Selon lui, au cours des vingt-et-un premiers mois qui ont suivi la décision du premier juge de Pontoise, la garde alternée s’est très bien déroulée. Les capacités affectives et éducatives du père ont été reconnues par les deux juridictions à Pontoise et à Versailles. Après la décision défavorable de la Cour d’appel de Versailles, le Dr Lenoir décide de déménager et de saisir le TGI de Pontoise, estimant que ce fait nouveau permettrait de rouvrir le dossier. Le TGI en décide autrement et se contente de reprendre les décisions de la Cour d’appel de Versailles. « Il y a vraiment une injustice », souligne le Dr Lenoir.
Des gardes souvent octroyées à la mère
« Je manifeste aussi parce que la loi sur la famille qui comporte de très nombreux volets, favorise la garde alternée mais il n’y a aucune notion, aucun critère ou contrainte. On laisse au juge un plein arbitre. Mais dans les faits, lorsqu’une mère s’oppose à la garde alternée, le juge ne la donne pas », rétorque-t-il. En 2010, selon une étude statistique, publiée sur le site du ministère de la Justice, lorsque le père et la mère sont d’accord pour la garde alternée, le juge valide dans 80 % des cas. En revanche, lorsqu’il y a un désaccord, le juge fixe une résidence alternée pour 12 % des enfants. « C’est pas normal, s’étrangle le Dr Lenoir, rien ne justifie cette décision. »
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