La pratique du tiers payant par les médecins généralistes pour les femmes enceintes et les patients en affection longue durée (ALD) a progressé de manière « particulièrement significative » depuis le début de l'année, selon un document de la direction générale de la santé (DGS, ministère de la Santé) relayé ce mardi par l'AFP.
En octobre 2016, le tiers payant a été appliqué par les médecins généralistes dans 73,7 % des cas de patients en ALD, au régime général, contre 66 % au premier trimestre. Pour les spécialistes, il a augmenté de 76,9 % à 78,7 % pendant cette période, selon ce document.
Pour les femmes enceintes, le tiers payant a été réalisé par 64,5 % des généralistes en octobre (contre 55,8 % au premier trimestre) et 45 % chez les spécialistes (contre 39,3 %).
« La dynamique du tiers payant est lancée, déclarait en septembre Marisol Touraine. Mois après mois, le nombre d'actes réalisés en tiers payant augmente. Certains nous disaient que c'était compliqué mais c'est tellement simple qu'ils le font. Entre le début de l'année et maintenant, les dentistes sont passés d'un peu plus de 30 % d'actes en tiers payant à près de 60 %. »
Une obligation pour les patients à 100 % encore loin d'être satisfaite
Depuis le 1er juillet, la loi de santé incite les médecins à appliquer le tiers payant aux personnes prises en charge à 100 % par l'assurance-maladie (femmes enceintes et personnes souffrant d'ALD). Elle prévoit que la dispense d'avance de frais sera un droit pour ces patients à partir du 1er janvier. La dispense d'avance de frais pourra être demandée par tous les patients pour la part remboursée par la Sécu en novembre 2017.
S'ils montrent que le tiers payant progresse, ces chiffres révèlent également que même pour les patients pris en charge à 100 %, et en dépit de l'obligation qui se profile au 1er janvier 2017, cette pratique continue de ne pas faire l'unanimité chez les médecins libéraux.
Ces résultats sont en effet loin de ceux affichés par les autres professions, où la dispense d'avance de frais est ancrée dans les pratiques. Les kinésithérapeutes y ont recours dans 98,8 % des cas pour les soins aux patients en ALD, les infirmiers à 99,9 % et les laboratoires à 100 %.
Pour le risque maternité, les kinés l'appliquent dans 83,2 % des cas, les infirmiers à 98,7 % et les laboratoires dans 99,9 % des situations.
La communication de ce bilan intervient au lendemain de l'initiative de la CSMF, principal syndicat de médecins libéraux, de mettre à disposition des praticiens des affiches pour informer leurs patients de leur refus d'appliquer le tiers payant.
Les syndicats de médecins libéraux sont farouchement opposés à cette mesure, synonyme selon eux de nouvelles contraintes administratives ou de problèmes de paiement.
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