Les agents de la protection maternelle et infantile (PMI) de Mayotte ont adressé mardi une lettre ouverte aux responsables politiques et à la population pour alerter sur la situation sanitaire et sociale catastrophique de la PMI, en manque d'effectifs et de moyens.
Ils exigent une mise sous tutelle provisoire et immédiate de leurs services pour assurer la continuité des soins ainsi que le déploiement de professionnels de santé de la réserve sanitaire (en priorité des sages-femmes).
Une situation aggravante faute de moyens
Brice Tlouvier, sage-femme à la PMI de Mtsapéré et porte-parole des agents de la PMI, explique qu’« il y a un manque d’effectifs de soignants, sages-femmes et autres » ainsi qu’« une pénurie de médicaments, de produits d'hygiène, de balances, de tensiomètres ». Il déplore, par ailleurs, la pénurie d'eau dans le Sud (entre décembre et février) en raison d'« une fosse septique qui débordait et qui n’a pas été vidée entièrement ».
Il souligne le fait qu’« à partir de septembre, il restera seulement 8 sages-femmes, 3 médecins et 20 infirmiers territoriaux pour l’ensemble de l’île » étant donné que « les départs en juillet/août 2017 prochains (prévus de longue date) des professionnels de santé de la PMI ne sont pas remplacés ».
La hiérarchie pointée du doigt
Les agents de la PMI mettent en cause leur hiérarchie, le conseil départemental, l'agence régionale de santé et le Centre hospitalier de Mayotte qui se renvoient la balle malgré les nombreux courriers, les grèves et la rencontre en mars dernier avec l'ex-ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts.
Les agents de la PMI en viennent à se demander « s’il s’agit d’incompétences, d’erreurs répétées ou s’il s’agit d’une volonté orchestrée par nos instances ? ». Ils ajoutent même : « La santé des femmes et des enfants de notre territoire est-elle prise à la légère par nos politiques ? Ou est-ce l’éloignement géographique de notre département qui permet de telles négligences ? »
Enfin, ils soulignent que 62 millions d’euros ont été débloqués par l’État, versés à la préfecture et inscrits dans le budget du conseil départemental pour le fonctionnement et la mise aux normes des services de l'Aide Sociale à l'Enfance et de la PMI. Néanmoins, il semblerait qu'il n'y ait aucun changement sur le terrain.
Les agents tirent le signal d'alarme : « Si rien n’est fait, nous risquons de voir une augmentation de la morbimortalité maternelle et infantile, imputable à une mauvaise gestion et organisation des services de santé. »
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