Les adolescents nés grâce à une assistance médicale à la procréation (AMP) ne présentent pas de surrisque de développer des troubles psychiques, met en lumière une étude suédoise portant sur une cohorte de plus de 31 560 enfants nés entre 1994 et 2006.
L'étude, publiée dans le « Jama Psychiatry », vient corroborer les rares travaux qui existent dans ce champ de recherche encore récent (et surtout développé à l'étranger), et qui reposent majoritairement, jusqu'à présent, sur des autoquestionnaires.
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de la cohorte nationale recensant toutes les naissances survenues entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 2006, soit 1 221 812 enfants. Ils ont identifié 31 565 participants nés par AMP, soit 2,6 % de l'ensemble de la cohorte. Les couples ayant eu recours à une AMP, en comparaison aux autres couples avec infertilité qui finissaient par avoir un enfant, avaient un plus haut niveau d'études, et les femmes fumaient moins, mais présentaient davantage de syndromes des ovaires polykystiques ou d'endométriose.
Des différences liées aux caractéristiques des parents
Comparés aux autres adolescents, ceux nés par AMP ne présentaient pas de risque majoré de dépression ou de comportements suicidaires, avec des incidences proches, voire en deçà de celles retrouvées chez les enfants nés hors infertilité ou spontanément dans un contexte d'infertilité (5,6 % d'anxiété, 0,9 % de crises suicidaires, et 7 % de recours aux antidépresseurs).
Ils présentaient en revanche un surrisque d'anxiété qui se traduit notamment par des troubles obsessionnels compulsifs (de l'ordre de 35 %), mais l'association n'était plus significative après ajustement sur les caractéristiques parentales. Ces troubles seraient donc plutôt liés au vécu de l'infertilité par le couple parental, lit-on.
En termes de techniques, les chercheurs ne retrouvent pas de différence selon qu'il s'agit d'une fécondation in vitro ou d'une injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). En revanche, les enfants issus d'un embryon congelé présentaient un risque plus élevé de 25 % de troubles de l'humeur et de 16 % de recours aux antidépresseurs par rapport à ceux issus d'un transfert d'embryon frais. Mais rien qui ne remette en cause la sécurité de l'AMP (dont les techniques ont changé entretemps, avec l'apparition de la vitrification) eu égard aux troubles psychiques, écrivent les chercheurs, tout en soulignant que ces résultats peuvent être liés à des facteurs confondants non identifiés.
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