Monkeypox : la DGS précise les modalités de vaccination des cas contacts, les ARS aux manettes

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Publié le 07/06/2022
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Crédit photo : Phanie

À la suite de l'avis de la Haute Autorité de santé du 24 mai, la direction générale de la santé précise dans un « DGS-Urgent » les étapes de la vaccination des personnes à risque de Monkeypox (ou variole du singe).

« Il n’y a pas à ce stade d’autre indication à la vaccination que celles des personnes ayant eu un contact à risque avec une personne infectée par le Monkeypox », est-il rappelé. Sont aussi concernés les professionnels de santé exposés sans mesure de précaution.

Cette vaccination réactive doit avoir lieu dans les 4 jours suivant l'exposition à risque, jusqu'à 14 jours maximum. La DGS distingue deux situations : le cas où les personnes contacts sont identifiées par les agences régionales de santé (ARS) dans le cadre des investigations réalisées autour des cas probables et confirmés ; et le cas où les personnes contacts sollicitent d'elles-mêmes une vaccination, sans avoir été identifiées par le contact-tracing de l'ARS.

(Télé)consultation d'un infectiologue

Lorsque la personne contact à risque est identifiée par l'ARS, elle lui propose dès le premier échange la vaccination et l'oriente, le cas échéant, vers une consultation ou une téléconsultation d’un infectiologue (de l’établissement de santé de référence ou d’un autre établissement, selon l’organisation locale retenue).

Cette consultation permet d’évaluer la balance bénéfice-risque individuelle à la vaccination. Si elle est indiquée, l'infectiologue informe l'ARS, qui détermine le lieu et la date de sa réalisation en lien avec l'infectiologue ou l'établissement dédié à la vaccination.

Dans un second cas, lorsque la personne sollicite d'elle-même une vaccination auprès de son médecin traitant, d’un Cegidd, d’un centre de santé sexuelle, d’un SAMU-Centre 15, etc., sans avoir été identifiée par l'ARS, elle doit aussi être orientée vers un infectiologue pour évaluer le niveau de risque du contact, en lien avec les définitions de Santé publique France. Il s'agit notamment de savoir si la personne a été au contact d’une personne cas probable ou confirmé de Monkeypox ou d’une personne présentant une éruption vésiculeuse évocatrice du Monkeypox et présentant une exposition à risque (retour d’une zone de circulation du Monkeypox virus, partenaires sexuels multiples…), et si ce contact était à risque (contact cutané avec les lésions, partage du même lieu de vie, rapports sexuels, etc.).

Pour accéder à la consultation ou téléconsultation d’un infectiologue, le médecin ou la structure recevant le patient peut contacter directement l'établissement de santé de référence identifié pour la vaccination par l’ARS, est-il précisé. Si une vaccination est indiquée, l'infectiologue informe l'ARS, qui propose donc le rendez-vous.

À noter, seules les personnes symptomatiques cas suspects présentant une éruption vésiculeuse caractéristique du Monkeypox doivent être testées. Le diagnostic repose sur un prélèvement de lésions (croûtes, écouvillon sec en frottant plusieurs vésicules, voire biopsie) ou un prélèvement naso-pharyngé en cas de poussée éruptive dans la bouche ou la gorge.

Vaccin Imvanex

La DGS précise que des stocks de vaccins ont été prépositionnés en Île-de-France (ESR Bichat), en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe, à La Réunion et à Mayotte, en attendant un prépositionnement en province, afin d'assurer un maillage territorial.

Pour rappel, le vaccin mis à disposition actuellement est Imvanex, en attendant que la spécialité Jynneos, également autorisée, soit proposée « dans les prochaines semaines ».

Tout effet indésirable suspecté d'être dû au vaccin doit être déclaré au Centre régional de pharmacovigilance ou sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables - un dispositif de suivi renforcé ayant été mis en place. La variole du singe est une maladie à déclaration obligatoire. La France recense plus d'une cinquantaine de cas. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), 780 cas, dans 27 pays non endémiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr