Une urgentiste hospitalière de Detroit (Michigan, nord) a été arrêtée et inculpée ce 13 avril pour mutilation génitale, transport de mineurs et faux témoignage. Probablement une première aux États-Unis. Ces chefs d'accusation pourraient lui valoir la prison à vie.
Jumana Nagarwala, 44 ans, est accusée d'avoir réalisé ces mutilations génitales, « des horribles actes de brutalité » dans un cabinet médical de Livonia, dans la banlieue de Detroit, sur plusieurs fillettes âgées de six à huit ans, a indiqué le bureau du procureur fédéral pour l'est du Michigan dans un communiqué. « Le ministère de la Justice est déterminé à mettre fin aux mutilations génitales, une pratique qui n'a pas sa place dans une société moderne », a souligné le procureur.
Selon l'accusation, deux fillettes ont été amenées début février par leur mère depuis le Minnesota (nord) pour subir ces mutilations. Elles ont été priées de taire ce qu'elles avaient subi. D'autres fillettes auraient été mutilées par le Dr Nagarwala, notamment entre 2005 et 2007.
Interrogée par le FBI, la médecin a nié les faits, selon les documents du tribunal. Une audience prévue lundi doit déterminer si elle peut être libérée sous conditions, a indiqué Gina Balaya, porte-parole du FBI. Selon Shelby Quast, directrice aux États-Unis de l'organisation Equality Now pour la défense des femmes, le Dr Nagarwala est « sans doute le premier médecin » jamais inculpé aux États-Unis pour excision, alors que des enquêtes portant sur d'autres professionnels sont en cours.
Plus de 500 000 femmes vivant aux États-Unis seraient mutilées. Le dernier bulletin de l'Institut national d'études démographiques dénonce la médicalisation croissante des mutilations génitales féminines, qui représente un dévoiement des campagnes de sensibilisation et compromet l'éradication de ces pratiques.
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