Ils fument moins, tentent plus souvent d'arrêter mais n'y parviennent pas mieux, les utilisateurs de cigarette électronique n'ont pas forcément plus de succès que les fumeurs qui tentent d'arrêter par d'autres moyens. Tel est le résultat contrasté contenu dans les résultats de l'enquête publiée mardi dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (« BEH »).
Les auteurs de l'agence Santé publique France ont mené une enquête sur Internet pendant 6 mois, au cours de laquelle ils ont recruté 2 057 personnes de 15 à 85 ans, dont 1 805 fumeurs exclusifs de tabac et 252 vapo-fumeurs, c’est-à-dire des fumeurs qui utilisent régulièrement une e-cigarette.
Plus de tentatives, mais pas plus d'arrêts
Les vapo-fumeurs avaient, plus souvent que les fumeurs exclusifs, réduit de moitié leur consommation de cigarettes par jour au cours des 6 mois de suivi : 25,9 % contre 11,2 % chez les fumeurs exclusifs. Ils avaient aussi plus souvent fait une tentative d'arrêt, soit un arrêt momentané, d'au moins 7 jours : 22,8 % contre 10,9 %. En revanche, les taux d'arrêt à plus long terme n'étaient pas significativement différents entre les deux groupes : 12,5 % chez les vapo-fumeurs contre 9,5 % chez les fumeurs exclusifs.
Parmi les vapoteurs qui sont parvenus à arrêter le tabac, 44 % ont indiqué que la cigarette électronique les y avait aidés. Plus les personnes sont âgées, plus la cigarette électronique semble jouer un rôle important, puisque 69 % des 50 à 85 ans, 52 % des 25-49 ans et 22 % des 15-24 ans ont affirmé que la cigarette électronique les a aidés à arrêter le tabac.
En France, on estime que les vapoteurs exclusifs constituent l'exception plutôt que la norme : 83 % des vapoteurs étaient également des fumeurs en 2014, et 15 % étaient des ex-fumeurs. En février 2016, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) a émis un avis dans lequel il qualifie la cigarette électronique de : « outil d'aide à l'arrêt du tabac pour les personnes désireuses de sortir du tabagisme ». Les avis restent toutefois partagés sur cet outil, entre ceux qui estiment qu'il pourrait inciter les utilisateurs à croire (à tort) qu'ils réduisent considérablement leur consommation de tabac, et ceux qui considèrent qu'il s'agit d'un outil efficace d'arrêt du tabac.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation