CELA NE SIGNIFIE pas que la droite de gouvernement aurait une position hégémonique au lendemain du scrutin. Pour plusieurs raisons : l’humeur de l’électorat a largement le temps de changer en ces temps particulièrement troublés, et l’UMP-NC ne dispose, dans la droite proche, d’aucun parti qui la soutiendrait éventuellement. Elle est seule avec un gros quart de l’électorat. Le MoDem, descendant de l’UDF, semble représenter 10 % des suffrages (12 en 2004), ce qui prive l’UMP d’un important bataillon. Mais le PS souffre aussi, qui ne semble pas faire son score d’il y a cinq ans et doit faire face à un NPA (Besancenot) qui atteint 9 %. Enfin, le Front national (qui passerait de 9,8 à 5,5) perdrait la moitié ou presque de son électorat de 2004, ce qui confirmerait un déclin largement amorcé depuis 2007 (tous ces chiffres étant issus d’un sondage publié par « le Point » du 16 mars dernier).
L’Union jugée négativement.
On peut s’attendre, pour commencer, à un absentéisme énorme car, depuis que la France a quitté la présidence tournante de l’Europe le 31 décembre dernier, l’Union n’est pas apparue comme un remède suffisant à la crise économique et sociale. De plus, elle a réagi au choc d’une manière divisée, notamment à cause de l’élargissement à 27, les nouveaux adhérents, ceux de l’Est, étant très exposés à la crise par leur endettement et les pays exportateurs, comme l’Allemagne, plus vulnérables que d’autres, comme la France, au ralentissement du commerce mondial. C’est bien sûr, regrettable, mais l’UE fait l’objet d’une quantité de préjugés injustes. Par exemple, les opinions des pays membres, ne sont pas satisfaites de l’euro, qu’elles considèrent comme responsable de la hausse des prix, ce qui invérifiable, alors que, sur un autre plan, la monnaie unique a empêché toute dévaluation nationale, source d’inflation immédiate.
L’Europe, il est vrai, a été incapable, malgré les efforts de Nicolas Sarkozy, de concevoir un plan unique contre la crise. Mais c’est parce qu’elle n’est pas suffisamment intégrée. La diversité des économies, des structures sociales, des fiscalités et l’élargissement (qui revenait en quelque sorte, à ajouter des poireaux à des navets) ne permettaient pas d’envisager une seule riposte. Même si, dans certains cas, par exemple les prêts considérables consentis par l’Autriche à plusieurs nouveaux membres, qui menacent aujourd’hui le prêteur et les emprunteurs, méritaient une solution unique applicable aux membres anciens et récents. D’ailleurs, les institutions européennes, surtout la BCE (Banque centrale européenne), interviennent discrètement plus souvent qu’on ne le croit.
En revanche, la Commission européenne, dirigée par le Portugais José Manuel Barroso, n’a pas amélioré son image depuis quatre mois, depuis, très exactement, que la France n’en est plus présidente. La Commission mérite d’être remaniée en profondeur, mais M. Barroso, adoubé par plusieurs chefs d’État, notamment MM. Sarkozy et Zapatero, semble assuré d’obtenir un nouveau mandat. Enfin le Parlement de Strasbourg, celui-là même que nous renouvelons en juin, n’a pas non plus acquis le prestige qu’il mérite. Les deux institutions, Commission et Parlement, sont sujettes à une méfiance très répandue, au Royaume-Uni plus qu’en France et le pire, c’est que l’euroscepticisme semble parfois plus vivace chez les pays qui ont adhéré récemment, comme la République tchèque et la Pologne (celle-ci est devenue plus favorable à l’Europe depuis qu’elle a changé de gouvernement).
Un test pour les partis.
Le risque est grand que l’opinion française ne voie dans ces élections européennes qu’un test de popularité des partis. On voudra savoir si l’UMP qui gouverne n’a pas perdu des suffrages, si le PS qui s’oppose n’en pas gagné, si les extrêmes acquièrent du poids, si le NPA grignote l’électorat socialiste et si le MoDem de M. Bayrou nuit davantage à la majorité qu’à l’opposition. On verra, assurément, dans ce scrutin, une répétition des élections générales de 2012 (encore que, entretemps, il y ait les régionales). On aura tendance à prédire un avenir relativement lointain au détriment d’un présent européen pourtant digne d’intérêt. Bien entendu, l’indifférence des Français ne sera secouée que par la partie infâme que joue Dieudonné, qui a décidé de présenter une liste « antisioniste ». Claude Guéant, conseiller de l’Élysée, envisage de la faire interdire, mais le droit, tel que le décrivent les spécialistes, n’autorise pas une telle mesure. Il en va ainsi de toutes les provocations : elles méritent souvent le coup de bambou de la répression, mais les provocateurs ont alors tôt fait de pousser des cris de douleur pour mieux rameuter les foules. Il ne reste donc en réalité, pour réagir, que le mépris. Et, bien sûr, le score de la liste scélérate qui, on veut l’espérer sera à peu près nul, même si Dieudonné ne manque pas de partisans.
Le Parlement de Strasbourg, temple de la démocratie, ne suscite pas l’enthousiasme populaire
L’UNION EUROPÉENNE VAUT MIEUX QUE CE QU’EN PENSENT LES PEUPLES QUI VOTENT EN JUIN PROCHAIN
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques