Les violences faites aux femmes sont multiples, sociétales et très prégnantes dans notre culture. Souvent banalisées, elles constituent pourtant un fléau en termes de santé publique avec un impact psychologique et physiologique sur les femmes elles-mêmes mais aussi sur leurs enfants.
« Les violences faites aux femmes n’épargnent aucun milieu social ou culturel… Elles tuent et exposent les enfants à des risques physiques, affectifs et moraux. N’acceptons plus l’inacceptable », assure Armel Arvin Berod, directrice de l’association SOS femmes 13, en préambule à un colloque co-organisé par son association, avec le Conseil économique Social et Environnemental (CESE), le Centre Hospitalier du Pays d’Aix (CHPA), et la Mutualité Française PACA.
Les chiffres qu’a rappelés Pascale Vion, rapporteure de l’étude « Combattre toutes les violences faites aux femmes : des plus visibles aux plus insidieuses » du CESE, sont accablants. Près de 200 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales, dont 10 % seulement portent plainte. Par ailleurs, 83 000 femmes de 18 à 59 ans ont déclaré avoir été victimes de viols ou tentatives de viols sur l’année. Environ 20 % des femmes actives disent avoir subi une situation de harcèlement sexiste ou sexuel, on passe à 61 % pour des écolières au sujet d’agressions ou d’insultes sexistes dans un établissement scolaire, et tous ces chiffres semblent sous-évalués. « Les filles sont encore élevées comme des êtres dociles et soumis, soutient Armel Arvin-Bérod, c’est un terreau tout à fait propice aux violences, une violence sociétale qui se transmet. Et le défi, c’est d’arrêter cette transmission. »
Un impact très fort sur la santé
Au-delà de ces mécanismes socio-culturels qu’il faut prendre en compte, l’impact sur le plan de la santé est très lourd. Des travaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiés en 2009, ont montré que les femmes victimes de violences conjugales perdaient une à quatre années de vie en bonne santé. Pascale Vion décrit un tableau dramatique pour ces victimes : traumatismes physiques, troubles psychosomatiques, insomnies, troubles alimentaires, abus de substances toxiques, tentatives de suicide, risques de maladie sexuellement transmissibles démultipliés. « Certains types de violences ont des conséquences psycho traumatiques graves et durables sur les victimes, rappelle-t-elle. C’est une urgence de santé publique. »
Différents dispositifs pour une prise en charge globale des victimes ont déjà été déployés. Comme le dispositif d’urgence 3919 associé aux campagnes d’information en direction du grand public, géré par SOS Femmes 13.
Un guide réalisé pour les médecins libéraux
Dans les Bouches du Rhône, des actions ont été menées pour sensibiliser et former les professionnels de santé au repérage des violences conjugales et la prise en charge des victimes. Les généralistes étant souvent en première ligne, l’URPS PACA a réalisé avec l’ARS PACA et l’association SOS femmes, un guide pour aider à reconnaître des victimes de violence conjugale et à les orienter au mieux. SOS Femmes a également mis en œuvre des formations pour les professionnels de santé mais aussi les policiers. Trois hôpitaux des Bouches du Rhône, les établissements de Martigues et d’Aubagne, et l’Hôpital Européen à Marseille, proposent des consultations spécifiques.
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