Une quatrième dose de vaccin anti-Covid n'est pas justifiée à ce stade, juge le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV), qui estime le bénéfice individuel peu significatif pour le moment et met en balance le « risque de désengagement » de la population.
« Les données disponibles n'appellent pas actuellement à la mise en place d'un second rappel vaccinal (ou quatrième dose, NDLR), bien que la question soit rendue légitime par le contexte actuel de forte circulation virale », écrit cette instance consultative dans un avis daté du 19 janvier et publié ce 26 janvier. Seule exception, les « personnes sévèrement immunodéprimées, pour qui le COSV a d'ores et déjà recommandé l'injection systématique d'une seconde dose de rappel ».
Pour la population générale, les experts n'ont en effet pas observé de « bénéfice individuel significatif ». « Aucun élément d’information consistant ne suggère que la protection contre la survenue de formes graves conférée par un rappel vaccinal diminue dans le temps », est-il ajouté, citant les chiffres rassurants britanniques, sud-africains ou de la Drees. Au Royaume-Uni, les analyses de la UK Health Security Agency (UKHSA) chez les personnes âgées de 65 ans et plus montrent que la protection contre l'hospitalisation se maintient, étant « de 94 % entre 2 et 9 semaines après l’injection de rappel, et de 89 % plus de 10 semaines après ».
De plus, « l'intérêt collectif (...) apparaît tout autant limité à court terme », puisqu'un deuxième rappel ne concernerait actuellement qu'une « cible restreinte à environ 3 millions de personnes ».
Par ailleurs, une quatrième dose immédiate pourrait avoir « un effet contre-productif » : elle « pourrait être interprétée comme un signal d'inefficacité de la vaccination par l'opinion et ainsi induire un risque de désengagement à l'égard d'une vaccination perçue comme trop fréquente », met en garde le COSV.
Le Comité se tient à prêt à faire évoluer sa position
Saisie sur cette question par le gouvernement, cette instance présidée par le Pr Alain Fischer pourra toutefois « faire évoluer sa position en fonction de la parution de nouvelles données scientifiques ».
Le COSV préconise en particulier de « maintenir une surveillance attentive de l'évolution de la courbe des hospitalisations des personnes âgées de 80 ans ou plus ayant reçu leur premier rappel vaccinal ».
« Si la légère hausse du nombre d'hospitalisations, débutée en décembre, venait à se poursuivre au cours des prochaines semaines, le COSV pourrait recommander l'administration systématique d'un second rappel vaccinal pour ces personnes », souligne-t-il, tout en ajoutant que ce n'est pas le cas pour l'instant.
Pays précurseur sur la question des rappels, Israël injecte une quatrième dose aux plus de 60 ans depuis début janvier, et a même annoncé ce 26 janvier l'étendre aux personnes de plus de 18 ans à risque. Une décision qui a été prise dans le pays malgré « des positions divergentes des institutions » et qui n'est fondée « sur aucune étude scientifique », souligne le COSV.
D'autres pays, comme le Chili ou la Hongrie, ont également franchi le pas d'une dose supplémentaire, le Danemark et l'Espagne la réservent à des publics vulnérables.
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