« Pour rien au monde je ne céderais ma place », Dr Bérengère Tougeron (psychiatre libérale)

Publié le 09/06/2016
InternauteBérengèreTougeron

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Crédit photo : DR

Si c'était à refaire, dites-vous ? Pardi ! Je retourne dare-dare m'inscrire en Faculté de Médecine ! En 2011, après douze ans d'exercice salarié, j'ai ouvert mon cabinet. C'est avec bonheur que je m'y rends chaque matin pour y soigner les affres de la condition humaine : la peur de la mort qu'on noie dans l'alcool, la douleur d'être soi qui pousse au suicide, l'inaptitude à supporter l'autre qui rend fou…

Les vertus thérapeutiques de la parole écoutée sont prodigieuses. Combien l'esprit fracassé se répare en confiant à un tiers neutre ce qu'il n'a jamais pu dire ; en étant libre d'exprimer l'indicible ou l'insoutenable sans craindre de le mettre mal à l'aise ; en se sentant respecté, reconnu et légitimé en tant qu'être en souffrance. Pour rien au monde je ne céderais ma place.


Source : Le Quotidien du médecin: 9503