Un état pro-thrombotique potentiellement grave

Publié le 29/05/2020

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Le développement d’une coagulopathie est un des facteurs de plus mauvais pronostic au cours d’une infection à SARS6COV-2, ce qu’on peut retrouver d’ailleurs au cours d’infections sévères d’autre origine responsables d’un état inflammatoire et prothrombotique.

Parmi les troubles de l’hémostase fréquemment retrouvés figurent une thrombopénie modérée et surtout une élévation des D-dimères (mais qui peut aussi être élevée en l’absence de toute infection chez les sujets âgés ou atteints de comorbidités). Une étude multicentrique chinoise menée chez 1 099 patients avec COVID-19 montre que l’augmentation des D-dimères s’observe surtout dans les formes graves, ce qui a amené l’ISTH (International Society on Thrombosis and Haemostasis) à recommander, en présence d’une élévation des D-dimères à 3 à 4 fois la normale d’envisager l’hospitalisation même en l’absence d’autres éléments de sévérité. La thrombocytopénie est elle aussi corrélée avec la mortalité ; par contre le TP a une faible signification pronostique.

Cette coagulopathie est un des facteurs favorisant les thromboses macro et microvasculaire, artérielles et veineuses, ainsi que la vascularite et la CIVD (coagulation intravasculaire disséminée). Une étude du Lancet rattache les atteintes cardiovasculaires et les défaillances multiviscérales à une vascularite, favorisée par une dysfonction endothéliale préalable. Sur une cohorte rétrospective de 183 patients COVID-19, les critères biologiques de CIVD ont été retrouvés chez plus de 2/3 des patients décédés.

On ne sait pas exactement si les anomalies de l’hémostase sont liées directement à l’infection par le SARS-CoV2, en raison de la forte expression des récepteurs de l’ACE2 (angiotensin converting enzyme 2) au niveau de l’endothélium vasculaire et/ou à l’orage cytokinique.