Courrier des lecteurs

DT2 : l'activité physique devrait figurer en première place dans l'arsenal thérapeutique

Publié le 02/10/2020

J'ai lu avec intérêt un article posant la question : « iDPP4 ou sulfamide hypoglycémiant, quel choix lorsqu’une monothérapie par metformine ne suffit plus ? » qui explique en substance que la metformine reste le traitement médicamenteux le plus largement utilisé en première intention lorsque les modifications des habitudes alimentaires et d’activité physique ne suffisent plus pour atteindre l’objectif d’HbA1c.

Étant moi-même dans cette problématique, je voudrais ajouter une précision qui me paraît importante. Je faisais de l'activité physique qui me paraissait valable (j'étais un "bon marcheur") mais en faisant de la salle de sport 3 à 6 fois par semaine, je suis passé sans modification du traitement de 8 à 6,3 d'Hb glyquée (et amaigrissement de 6 kg).

En fait, les recommandations et les besoins d'activité physique pour modifier le cours du diabète sont bien identifiés mais, je pense, rarement pratiqués dans la vie courante. L'activité physique est comme les médicaments, une dose insuffisante n'a pas l'effet thérapeutique qu'on en attend. Surtout qu'il faut combiner activité statique (musculation), dynamique (marche, vélo) et de souplesse (gymnastique).

J'ai colligé sur ce sujet les informations officielles et scientifiques et mis en ligne un texte résumant les recommandations sur le site http://www.pmillet.fr/fit/index.html. Je compte d'ailleurs militer dans ma région (Franche Comté) pour faire la promotion, notamment, de la prescription d'activité physique, dans le diabète comme dans d'autres pathologies. Cette prescription n'est pas remboursée, sauf par certaines mutuelles, mais elle permet de répondre à certains problèmes associés, notamment le suivi médical. Le classement en quatre classes de handicap fonctionnel est plus pertinent qu'une simple non-contre-indication.

Dans notre région (Bourgogne Franche Comté) un réseau Sport Santé (le PASS) procure une assistance. Il finance aussi la première année la moitié de la licence. D'ailleurs il serait utile qu'une aide financière plus importante soit disponible, par exemple par la CNAM. Il est prouvé que le bénéfice financier de l'activité physique pour les structures de financement des soins excède largement des dépenses, somme toute assez raisonnables. Je pense donc que la prescription d'une dose suffisante d'activité physique devrait figurer en première place dans l'arsenal thérapeutique.

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Dr Pascal Millet, anesthésiste réanimateur, Vyans-le-Val (70)

Source : Le Quotidien du médecin