Courrier des lecteurs

La mise à mort de la médecine libérale est "en marche"

Publié le 20/06/2025
Article réservé aux abonnés

Les députés ne savent plus quoi inventer au prétexte de donner à tous un accès à un médecin. Ils veulent plaire à leur électorat en vue des municipales.

Les Sénateurs, l’Académie nationale de chirurgie comme les internes et les médecins sont contre la PPL Garot. Celui-ci reprend des mesures des textes de Rist et Valletoux et qui n’avaient pas pu être appliqués compte tenu de la dissolution de l’Assemblée nationale. Ils auraient été néfastes car trop contraignants.

La PDS (permanence des soins, NDLR) de la loi Rist introduisait l’obligation de gardes et une responsabilité collective à l’intérieur du secteur du SAS (service d’accès aux soins, NDLR). Or il y a trop de médecins âgés et fatigués pour y participer.

La limitation des droits aux remplacements avait pour but d’obliger les jeunes médecins à s’installer. Faute de remplaçants et refusant la garde les vieux médecins auraient déplaqué ce qui aurait encore aggravé la situation.

Avec le projet de loi Valletoux, les médecins auraient dû assumer une obligation de résultat et délivrer les soins à tout le monde. C’est la responsabilité de l'État qui leur est ainsi transférée sans aucun moyen pour qu'ils puissent faire ce travail. La capitation qui est à l’étude mettrait un terme à la médecine libérale.

Et pour les futurs généralistes ?

Les internes de 4e année seront affectés en priorité dans les zones sous denses. 3 700 docteurs juniors sont attendus dès novembre 2026. Le salaire mensuel serait de 2 375 euros et pourrait atteindre 4 500 euros avec toutes les primes en cumulant la part fixe et variable, PDS et bonus en zone prioritaire (ZIP). Il faudra payer les maîtres de stages pour les encadrer.

Le danger de toutes ces contraintes est de détourner les étudiants les plus motivés de ces spécialités

Le danger de toutes ces contraintes est de détourner les étudiants les plus motivés de ces spécialités. Les futurs médecins préféreront le temps partiel, le salariat. D’autres s’orienteront vers des spécialités « confortables » sans gardes, ce qui aggravera la crise.

Les députés vont continuer de détruire le système de soins par des mesures inadaptées, socialisantes et anti-libérales au lieu de s’attaquer aux bonnes réformes des études médicales et du système de santé…

Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans Le Quotidien du Médecin ?
Adressez vos contributions aurelie.dureuil@gpsante.fr

Dr Bernard Kron, membre de l'Académie nationale de chirurgie

Source : Le Quotidien du Médecin