L’hôpital parisien de Cochin vient d’ouvrir une enquête interne à la suite du décès « inexpliqué » d’une patiente de 61 ans au service des urgences, survenu samedi 15 février.
Les résultats de l’enquête seront connus « dans le courant de la semaine prochaine », a indiqué Martin Hirsch ce jeudi, lors d’une conférence de presse. Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a appelé à « ne pas franchir la ligne jaune » et à respecter « le secret médical, professionnel et la vie privée » de la patiente décédée et de sa famille.
Marisol Touraine a demandé à la direction de l’AP-HP « de faire la lumière dans les meilleurs délais » sur les circonstances de ce décès.
152 patients par jour
Conduite aux urgences par les pompiers pour une plaie au pied après une chute, la patiente a été prise en charge en moins de 30 minutes par une infirmière d’accueil et d’orientation qui a vérifié ses constantes. Aucun signe de gravité objectif n’ayant été constaté, la patiente est restée en zone de surveillance, à proximité des soignants jusqu’à ce que son décès soit constaté, à 23 heures, a précisé l’AP-HP.
« Nous ne savons pas heure par heure ce qu’il s’est passé, c’est que ce nous essayons de reconstituer », a expliqué Martin Hirsch.
Au moment de la prise en charge de la patiente, l’activité du service des urgences était « normale » et les effectifs médicaux (trois médecins seniors et trois internes de garde) et non médicaux (une vingtaine d’agents) étaient « adaptés », a-t-il ajouté. Depuis le début de l’année, entre 140 et 160 patients passent quotidiennement la porte des urgences de Cochin. 152 patients y ont été pris en charge le 15 février, a précisé Martin Hirsch.
Toujours selon le directeur de l’AP-HP, les équipes ont été renforcées il y a quelques mois en prévision de la traditionnelle montée en charge hivernale.
La fermeture de l’Hôtel-Dieu pointée du doigt
Le collectif « Hôpital pour tous », qui se bat contre la réorganisation de l’Hôtel-Dieu, a réfuté les arguments de l’AP-HP. « Le service d’urgences de Cochin était complètement saturé [au moment des faits, NDLR], comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture de l’Hôtel-Dieu le 4 novembre 2013 », lit-on dans leur communiqué.
Interrogé par RTL, le Dr Patrick Pelloux a mis l’accent sur l’absence de moyens dans les services d’urgence. « On a diminué de plus en plus le nombre des structures d’urgence [...]. Du coup, on n’a pas d’adéquation entre ce qu’on nous demande de faire et les moyens qu’on nous donne », a dénoncé le président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF).
Le médecin n’a toutefois pas incriminé le manque de personnel : « C’est l’enquête qui doit le déterminer ».
Tensions politiques
Dans ce contexte de « tensions d’ordre politique », le Pr Loïc Capron, président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, a appelé à revenir à un climat de « sérénité », afin que la CME « comprenne ce qu’il s’est passé et qu’on évite à tout prix que [ce type d’événement] se reproduise ».
Pour sa part, Martin Hirsch a indiqué « prendre suffisamment au sérieux » le décès de cette patiente « pour ne pas polémiquer ». « Les équipes [de Cochin] ne doivent pas être la proie d’un règlement de comptes à propos d’une question annexe à leur métier, qui est de soigner », a-t-il conclu.
L’hospitalisation à domicile poursuit sa croissance, la Fnehad mise sur la jeune génération médicale
Au congrès SantExpo 2025, la FHF dévoile son plan pluriannuel, Catherine Vautrin laisse le secteur sur sa faim
Arnaud Robinet (FHF) : « L’hôpital public doit devenir un hôpital 3.0 »
L’IA, déjà une réalité mais pas sans de bonnes pratiques