Une discipline encore jeune

Le DES d'urgence est sur les rails

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Publié le 03/06/2019
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Crédit photo : PHANIE

Deux ans après son démarrage, le DES de médecine d’urgence semble avoir atteint sa vitesse de croisière. « Pour l’instant, tout va bien puisqu’on a vu augmenter le nombre de postes d’internes. En 2018, nous avons eu 469 postes, soit 8 de plus qu’en 2017, indique la Pr Sandrine Charpentier, secrétaire du Collège national des universitaires de médecine d’urgence. En 2017, tous les postes ont été pourvus. L’an passé, il y a eu des postes non pourvus dans certaines régions mais cela a été contrebalancé par le fait que des internes d’autres spécialités ont fait valoir leur droit aux remords et ont choisi finalement de s’orienter vers la médecine d’urgence. »

La seule petite contrainte est que, pour l’instant, que deux formations doivent être gérées en parallèle. « Il y a le DES, mais aussi le DESC qui va durer jusqu’à fin 2020. Puis, en novembre 2021, sortiront nos premiers urgentistes DES, indique la Pr Charpentier. Un autre élément à prendre en compte est le nombre important d’internes dans la spécialité. Celle qui draine le plus d’internes reste bien sûr la médecine générale mais, en termes d’effectifs, nous sommes au même niveau que l’anesthésie et la psychiatrie alors que nous n’avons pas forcément encore dans toutes les subdivisions en France, un niveau "d’universitarisation" qui facilite l’accompagnement des DES. Nous sommes une discipline encore jeune avec un CNU qui n’a été créé que l’an passé. Dans certaines subdivisions, il n’y a pas d’universitaires en médecine d’urgence. Les internes n’y sont bien sûr pas abandonnés, car des universitaires d’autres spécialités et des futurs universitaires de médecine d’urgence prennent le relais. Enfin, tous les coordonnateurs de DES ou les universitaires de médecine d’urgence n’ont pas de chefs de clinique, or ils jouent un rôle important dans la formation des internes. »

Pour l’instant, les internes trouvent suffisamment de terrains de stage. « À un moment, on a eu un peu d’inquiétude pour les stages en réanimation, mais nous avons pu ouvrir suffisamment de terrains de stage avec l’aide de nos collègues de la spécialité. Sinon, comme toutes les autres spécialités, nous attendons de voir comment va se passer la phase de consolidation, en quatrième et dernière année, quand nos internes seront docteurs juniors, souligne la Pr Charpentier. Maintenant que le 3e cycle est bien en place, nous nous investissons fortement dans la réforme du deuxième cycle, pour rendre notre spécialité la plus attractive possible pour les étudiants hospitaliers ».

Entretien avec la Pr Sandrine Charpentier (CHU Toulouse), secrétaire du Collège national des universitaires de médecine d’urgence

Antoine Dalat

Source : Le Quotidien du médecin: 9754