Elle est cadre et conçoit un enfant tard
➔ 40 % des cadres supérieurs sont des femmes
➔ Elles représentent seulement 16 % des chefs d’entreprise
➔ Plus diplômées que les autres femmes
➔ Souvent issues de milieux favorisés
Et la santé ? Les femmes cadres ou de profession intellectuelle sont mieux informées sur les problématiques de santé et recourent plus facilement au dépistage. Elles ont particulièrement suivi la « crise de la pilule » de 2012-2013 en tant que principales utilisatrices des pilules de 3e et 4e générations. Elles se sont ainsi tournées, soit vers le stérilet, soit vers les méthodes dites naturelles par rejet des contraceptions
à base d’hormones. Leur carrière étant plus prometteuse, elles ont plus tendance à s’impliquer dans le travail et deviennent mères plus tardivement. Or, un bébé après 35 ans aurait des effets positifs sur la cognition pour les mères comme pour leurs enfants (Karim R, the Journal of the American Geriatrics Society, 2016 et Goisis A, the International Journal of Epidemiology, 2017). En revanche, des travaux montrent que plus une femme accumule de diplômes, plus elle a tendance à boire régulièrement (Huerta C, Social Science and Medicine,2010).
Elle est employée et conjugue les difficultés
➔ 77 % des employés sont des femmes : aides à domiciles, aides ménagères, vendeuses…
➔ Elles fument davantage que les cadres
➔ Elles travaillent souvent en temps partiel subi avec parfois des horaires atypiques, décalés (femmes de ménages, infirmières, aides-soignantes…)
➔ Le travail de nuit a majoritairement progressé chez les femmes depuis 1990.
➔ Il a doublé ces 20 dernières années
Et la santé ? Les femmes de cette catégorie sont particulièrement concernées par les troubles musculo-squelettiques (surtout si elles travaillent dans l’agroalimentaire, dans la grande distribution, ou dans les services à la personne).
Elles ont moins suivi le débat médiatique sur les pilules, et celles qui l’ont fait ont jugé ces informations plus inquiétantes. Certaines ont changé de méthode contraceptive et se sont tournées vers l’usage du préservatif. Le travail de nuit ou des horaires atypiques entraîne des problèmes cardiovasculaires, affecte les fonctions cognitives, augmente le risque de diabète de type 2, et nuirait à la fertilité d’après plusieurs études (Kivimaki M, PLOS Medicine, 2011 ; Vetter C, JAMA, 2016; Pan A, PLOS Medicine,2011; Minguez-Alarcon L, Occupational and environmental medicine,2017 ...). Cela pourrait aussi engendrer un surrisque de cancer du sein (Grundy A, Occupational and environmental medicine, 2013).
Elle est veuve, âgée et dépendante
➔ 50 % des femmes de plus de 90 ans sont dépendantes contre 30 % des hommes
➔ Sureprésentation féminine avec l’avancée en âge : 63 % des personnes âgées de 75 ans et plus sont des femmes
➔ Au-delà de 80 ans, plus de 60 % des femmes vivent seules, contre seulement 21 % des hommes
Et la santé ? Les femmes vivent plus longtemps que les hommes mais elles souffrent plus souvent qu’eux d’incapacités : les hommes sont davantage atteints par des maladies létales comme les cancers mais les femmes sont plus soumises à des maladies invalidantes comme les maladies ostéoarticulaires. Par exemple, en France 850 000 personnes, majoritairement des femmes, sont atteintes de maladies d’Alzheimer ou apparentées dont une moitié des cas n’est pas diagnostiquée d’après des données de 2010. De manière générale, les femmes âgées finissent plus souvent en institutions que les hommes car même si elles ne sont pas veuves, les hommes ont plus tendance à recourir à une aide extérieure face au handicap du conjoint.
Mère monoparentale, la précarité est son quotidien
➔ 22,2 % des foyers sont des familles monoparentales en 2013 selon l’Insee
➔ Les femmes représentent 85 % des dirigeants de ces familles
➔ Niveau de vie médian inférieur à 30 % par rapport aux couples avec enfants
➔ 15 % des mères seules sont au chômage (33 % pour celles avec 2 enfants ou plus)
➔ Davantage d’emplois précaires : 15 % en CDD et 42 % en temps partiel subi
Et la santé ? Les mères à la tête d’une famille monoparentale sont surreprésentées parmi les bénéficiaires du CMUC. Or, plus la précarité est forte, plus l’attention portée au corps est négligée, plus le rapport au temps est marqué par la vie au jour le jour et plus le contact avec les institutions sanitaires et sociales et les professionnels de santé est difficile. Ces mères ont donc tendance à répartir leur temps entre leur travail et leurs enfants sans se préoccuper de leur santé. Une étude montre que les mères seules de 16 à 49 ans présentent des risques accrus de mauvaise santé et d’incapacités plus tard dans la vie (Berkman L. and coll. Journal of Epidemiology and Community Health, 2015).
Femmes des années 2010
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