« L’enfant âgé de 0 à 5 ans doit être actif au moins 3 heures dans la journée ou 15 minutes par heure pour douze heures d’éveil », rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans son avis de février dernier actualisant les repères du Plan national nutrition santé (PNNS) relatifs à l’activité physique et à la sédentarité.
« Cette période est extrêmement importante pour la motricité, le développement cérébral et la socialisation » des très jeunes enfants, souligne le Pr Pascale Duché, spécialiste de la physiologie de l’exercice et de l’obésité de l’enfant à l’Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) et membre du comité d’experts ayant œuvré au rapport de l’ANSES. Difficile toutefois d’obtenir une photographie du niveau d’activité physique des 0-3 ans. Aucune donnée n’étant disponible en France à ce sujet, seule une poignée d’études internationales permettent aujourd’hui de dresser quelques tendances. Une étude de 2002 menée au Portugal a montré que les très jeunes enfants passaient plus de 80 % de leur temps dans des comportements sédentaires mais que 75 % d’entre eux atteignaient néanmoins les recommandations d’activité physique locales de 120 minutes par jour. « Les études indiquent a priori que cette activité physique ne compense pas les effets délétères de la sédentarité », tempère le Pr Duché qui insiste sur la nécessité de « rompre la sédentarité autant en durée qu’en temps continu ».
Chasse aux écrans
Dans ses recommandations, l’ANSES prône ainsi la limite d’une heure pour chaque activité sédentaire chez les moins de 5 ans. Par ailleurs, selon une revue de littérature de 2010, une activité physique journalière inférieure à 30 minutes entre 0-5 ans constitue un facteur de risque majeur d’obésité infantile. Or l’usage des écrans chez les moins de 3 ans semble se banaliser. « En consultation, je suis étonnée de souvent voir des parents de très jeunes enfants leur mettre un smartphone devant les yeux pour les calmer », témoigne le Dr Brigitte Virey, pédiatre à Dijon et ex-présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). « Les écrans constituent un problème de plus en plus récurrent chez les tout-petits. J’ai entendu des parents me dire que leur enfant de 6 mois aimait regarder la télévision ! C’est très fréquent dans les familles où la TV fonctionne en permanence », ajoute-t-elle. L’ANSES recommande « d’éviter l’exposition aux écrans avant l’âge de 2 ans » et « de limiter l’exposition à moins d’une heure par jour entre 2 et 5 ans ».
Pic d’activité
Pour le Dr Virey, la question des écrans doit devenir récurrente en consultation. Ces mauvaises habitudes sont souvent entretenues par les parents et leur implication s’avère déterminante pour stimuler et encourager l’activité physique de l'enfant. « Les recommandations de 15 minutes d’activité physique par heure d’éveil n’ont rien d’insurmontables », considère le Dr Virey. Le respect du temps de sommeil du petit enfant (entre 11 et 14 heures) ainsi que la régularité de l’heure du coucher sont d’autres éléments primordiaux afin d’optimiser l’activité physique en temps d’éveil. Citée dans le rapport ANSES, une étude australienne de 2012 a également montré que les moins de 3 ans pratiquaient davantage entre 16h et 17h et se montraient au contraire moins actifs entre 6h et 8h, autour de midi et après 17h.
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