Les 27 et 28 décembre, l’armée israélienne a mené un raid sur l’hôpital Kamal Adwan, dernière infrastructure de santé majeure dans le nord de Gaza. Le lendemain, dans un communiqué, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est indignée de cette attaque : « Le démantèlement systématique du système de santé et le siège de plus de 80 jours du nord de Gaza mettent en danger les vies de plus de 75 000 Palestiniens restés dans la zone », lit-on.
De nombreux services de l’hôpital ont été incendiés et détruits durant le raid, notamment le bloc opératoire, le laboratoire et le département de chirurgie, précise l’OMS. Quinze patients en condition critique, accompagnés de plusieurs professionnels de santé, ont été évacués vers l’hôpital indonésien, lui aussi non fonctionnel. « Le déplacement et le traitement de ces patients dans ces conditions mettent en danger leur survie », s’émeut l’agence onusienne.
De son côté, l'armée israélienne a déclaré dimanche que ses forces avaient tué environ 20 militants palestiniens et appréhendé « 240 terroristes » lors de ce raid, le qualifiant d'une de ses « plus grandes opérations » menées dans le territoire.
Depuis octobre, 50 attaques vérifiées sur le secteur médical
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré sur X (anciennement Twitter) : « Nous avons transféré dix patients en état critique à l’hôpital Al-Shifa. Quatre ont été détenus. Nous exhortons Israël à assurer leurs droits et les soins qui leur sont nécessaires. » Il demande aussi la libération « immédiate » du Dr Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan soupçonné par l’armée israélienne d’être un militant du Hamas. Il réclame également que soient activement protégés les professionnels et infrastructures de santé, conformément au droit international humanitaire (DIH), et déplore que ces appels restent ignorés. « Les principes de précaution, distinction et proportionnalité sous le DIH sont absolus », souligne-t-il.
Depuis octobre 2024, l’OMS a recensé au moins 50 attaques vérifiées sur le secteur médical et aux alentours de l’hôpital. La fréquence de ces dernières s’est intensifiée et est « presque quotidienne. Cette semaine [semaine 52, NDLR], les bombardements à proximité de l’hôpital Kamal Adwan ont tué 50 personnes, dont cinq professionnels de santé. »
Système sanitaire « anéanti »
Alors que l’hôpital Al-Ahli et l’hôpital de réadaptation Al-Wafa dans la ville de Gaza ont été à leur tour attaqués le 30 décembre, Tedros Adhanom Ghebreyesus réitère son plaidoyer. « Nous le répétons : arrêtez les attaques sur les hôpitaux. Les personnes à Gaza doivent accéder aux soins médicaux. Les personnels humanitaires doivent être garantis d’accès pour apporter leur aide. Cessez-le-feu ! »
Le système sanitaire dans le nord de Gaza a été « anéanti » par le conflit, a assuré à son tour, lundi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L'hôpital Al-Awda, qui bénéficiait auparavant du soutien matériel du CICR, subit désormais une pression accrue car il est l'un des rares établissements médicaux en état de fonctionnement dans le nord de la bande de Gaza, a indiqué l'organisation basée à Genève alors que, selon elle, « les hôpitaux Kamal Adwan et indonésien sont maintenant complètement inopérants ».
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