Plus de 560 000 enfants de moins de 10 ans vaccinés contre la poliomyélite, ce sont les derniers chiffres annoncés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au terme de la campagne d’immunisation au sein de Gaza, qui s’est déroulée en trois phases du 1er au 12 septembre. Au total, près de 90 % des enfants gazaouis seraient protégés.
Des pauses humanitaires dans des zones dédiées ont permis de mener à bien l'opération dans le centre de l’enclave palestinienne, dans le Sud et enfin dans le Nord. Le Dr Richard Peeperkorn, représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, s'est réjoui du respect des pauses humanitaires par les belligérants et de la venue en nombre des enfants, avec leurs parents. Il a exprimé son souhait qu'elle se prolonge pour satisfaire d'autres besoins humanitaires.
Le Dr Peeperkorn s’est déclaré « satisfait » de cette campagne, qui vise à empêcher une épidémie dans la bande de Gaza et au-delà. Il s’agit là de la distribution de la première dose du vaccin oral antipolio. La deuxième dose devra être administrée dans environ quatre semaines, a expliqué l'agence onusienne.
À propos de la campagne de vaccination, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a loué l’implication des équipes humanitaires sur X (ex-Twitter) : « Nous admirons toutes les équipes de santé qui ont mené à bien cette opération complexe. Nous sommes profondément reconnaissants aux familles pour leur confiance et leur coopération. Il s'agit d'un énorme succès dans le contexte d'une réalité quotidienne tragique de la vie dans la bande de Gaza. Imaginez ce qui pourrait être réalisé avec un cessez-le-feu. » Et d’ajouter, « les enfants de Gaza méritent une paix durable, pas seulement des vaccins contre la polio ».
Un convoi humanitaire arrêté par Israël
Si la campagne s’est globalement bien déroulée, des incidents sécuritaires sont toutefois à déplorer. Lundi 9 septembre, les forces israéliennes ont arrêté un convoi de personnel international et local de diverses agences de l’ONU (Organisation des Nations unies) qui se rendaient à l’hôpital Al-Shifa pour ravitailler les équipes humanitaires en carburant. Le personnel de l’ONU a été retenu pendant plus de huit heures, selon Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. « Le convoi a été arrêté sous la menace d’une arme juste après le poste de contrôle de Wadi Gaza, avec des menaces de détenir le personnel de l’ONU. Les véhicules blindés de l’ONU ont été lourdement endommagés par des bulldozers », a écrit, pour sa part, Philippe Lazzarini sur X.
En parallèle de la vaccination, 97 malades évacués
L'OMS a en outre annoncé l'évacuation ce 11 septembre de 97 personnes malades ou grièvement blessées de la bande de Gaza et de 155 personnes les accompagnant. Il s'agissait d'une évacuation très complexe et soumise à des contraintes de temps, menée parallèlement à d'autres missions, dont la campagne de lutte contre la polio, a déclaré l’agence. Il s'agit de « la plus grande évacuation médicale depuis octobre 2023 » a commenté le Dr Tedros sur X. « Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement des Émirats arabes unis pour sa collaboration continue afin d'aider les patients de Gaza à recevoir des soins vitaux », a-t-il souligné.
« Nous estimons toujours que plus de 10 000 Gazaouis doivent être évacués pour des raisons médicales », a relevé le Dr Peeperkorn. L'OMS demande que « des couloirs d'évacuation soient établis » sur « tous les itinéraires possibles », a-t-il ajouté. Les partenaires de l’ONU signalent par ailleurs que la moitié des médicaments essentiels ne sont pas disponibles dans la bande de Gaza.
« Les centres de santé primaires sont confrontés à des niveaux d’insuline extrêmement bas. Les vaccins de routine pour protéger les nourrissons contre la tuberculose, ainsi que contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, sont également presque épuisés », a alerté le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse.
A.D. avec AFP
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