Interrogée vendredi 7 mars par Les Échos sur son action à la tête du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin se félicite des résultats obtenus par l'Urssaf et les caisses d'allocations familiales dans la lutte contre le travail au noir et la fraude aux prestations en 2024. Autant d’argent récupéré pour la Sécu : « En 2024, l'Urssaf a réalisé près de 1,6 milliard d'euros de redressements, contre 1,2 milliard en 2023. C'est deux fois plus qu'en 2022 », souligne-t-elle. Les sommes recouvrées ont permis de récolter 121 millions d'euros l’an passé.
S'agissant des seules caisses d'allocations familiales (CAF), « on a augmenté de 20 % par rapport à 2023 le montant des fraudes détectées, qui s'élèvent à près de 450 millions d'euros », précise la ministre.
Concernant plus spécifiquement les dépenses de santé, Catherine Vautrin juge qu’« il faut que l'on regarde en face la dépense sociale, sans tabou, tout en préservant notre modèle, auquel les Français sont légitimement attachés ». Et de préciser les champs pour lesquels il existe à ses yeux des leviers d’économies. « Il s'agit de responsabiliser davantage chacun sur l'utilisation des dépenses de santé. Il y a des blocs de dépenses extrêmement importants, notamment les transports sanitaires et les indemnités journalières, sur lesquels nous avons commencé à travailler, mais il faut aller plus loin. »
Même volonté de responsabilisation sur le plan de la prévention et de la santé publique : « Un patient qui refuse de se vacciner ou de réaliser ses dépistages organisés, c'est la société qui paie lorsque, malheureusement, la maladie arrive alors qu'elle était évitable. »
À l’hôpital public, un déficit de 2,5 à 3 milliards d’euros
La Rémoise confirme l’ampleur du déficit du secteur public hospitalier, « qui devrait se situer entre 2,5 et 3 milliards d’euros cette année ». Alors que les grandes fédérations hospitalières, en quête de visibilité, poussent pour obtenir un financement pluriannuel (et non pas seulement voté chaque année dans le budget de la Sécu), la ministre prend toutefois un peu de recul sur ce point. « C'est difficile, avec le déficit actuel, de donner aux hôpitaux une vision sur plusieurs années de leurs financements, argumente-t-elle. Mais en tout cas, nous devons à la fois soutenir les établissements de santé – publics comme privés – et regarder là où nous pouvons être plus efficients. »
Enfin, après la censure du Conseil constitutionnel de certains articles de la loi Sécu pour 2025 (taxe lapin notamment), la ministre a indiqué, sans nommer les mesures en question, qu’elle allait « étudier comment elles peuvent être reprises dans le cadre d'autres véhicules législatifs ».
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