Le plan Mash (Mise en alerte des services d’urgences hospitalières) a été déclenché dans la matinée du 22 mars. L’objectif est d’organiser et de réorienter toutes les activités de l’hôpital lorsqu’il se trouve confronté à une situation exceptionnelle. La priorité est d’évaluer la capacité d’accueil et de traitement des arrivées des victimes. Pour mieux les répartir, un dispatching est opéré à partir des lieux d’attaque vers tous les hôpitaux concernés. Dans cette optique, les critères pris en compte sont la spécificité et la gravité des blessures, la localisation et les disponibilités. Selon le journal, la contribution des postes médicaux avancés sur chaque lieu d’attentat est primordiale pour l’évaluation et la répartition des blessés.
Première et deuxième ligne
Selon la directrice de la communication de l’hôpital Erasme, cet hôpital de deuxième ligne est passé en première ligne. Car il a finalement reçu les blessés les plus sérieusement touchés (membres arrachés, fractures, lésions cérébrales). Une cellule de crise s’est réunie à plusieurs reprises dans la journée. Bilan en milieu d’après-midi, quatorze personnes victimes des attentats étaient hospitalisées Erasme. La moitié des blessés provenait de l’attentat de l’aéroport, l’autre moitié de celui du métro. D’autres blessés graves ont été transférés à l’hôpital militaire. Les blessés moins sévères ont été dirigées vers les cliniques universitaires Saint-Luc.
Les pouvoirs publics se sont voulus rassurants. Selon la ministre de la Santé belge, Maggie de Block, les hôpitaux ont pu faire face à la prise en charge des blessés. « Après les attentats de Paris, les plans d’urgence ont été revus et les hôpitaux disposent de beaucoup de pratique. » Selon le Pr Philippe Meert, chef du service des urgences universitaires Saint-Luc, les hôpitaux belges sont « préparés et ont une capacité d’adaptation pour répondre à ce genre de situation de crise ».
Comment s’adapter à la médecine de guerre ?
Bémol tout de même, en pratique le pays ne dispose pas de service formé à la médecine de guerre, contrairement à l’hôpital Claude-Bichat à Paris. Des critiques d’experts médicaux avaient été émises dans la Gazette d’Anvers. Y était dénoncée la faiblesse des équipements spécifiques destinés à intervenir en cas de catastrophe. Le matériel médical serait dispersé dans cinquante-deux sites différents. Pis, une partie d’entre eux serait périmée. Seuls 30 à 40 % des équipements seraient utilisables. Ce qu’a concédé dans un sens le Pr Philippe Meert : « La médecine de guerre se pratique sur le terrain. Nous n’avons ni la mission, ni les compétences pour aller nous battre sur le terrain pour sauver des vies. » Le système de soins de l’urgence sanitaire serait-il à revoir ?
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