« Un mois plus tard, nous restons sans réponse de votre part : votre silence est assourdissant », fustigent, dans une tribune publiée dans Le Monde, 10 000 soignants parmi lesquels 400 chefs de service, l'ensemble des sociétés savantes de pédiatrie et des syndicats de pédiatres libéraux.
Le 21 octobre, quelque 4 000 soignants avaient interpellé le président de la République dans une lettre publiée par Le Parisien où ils dénonçaient la saturation des services de pédiatrie avec des « enfants quotidiennement en danger » sur fond d'épidémie précoce de bronchiolite.
La pédiatrie libérale « noyée dans la vague »
« L’épidémie annuelle de bronchiolite s’est transformée en un mauvais remake de la pandémie de Covid-19. Sauf que cette fois-ci, il n’y a pas d’alternative pour sauver l’hôpital, la pédiatrie libérale est noyée dans la vague, l’hospitalisation privée en pédiatrie est inexistante car non rentable », constatent amèrement les soignants dans leur nouvelle tribune en mettant en avant les mêmes maux, perte de sens et manque de personnels.
« Vous n’êtes pas apparu pour rassurer les parents, assurer les soignants de votre soutien et de la volonté de sauver l’hôpital public », reprochent encore les signataires.
« À la place, votre gouvernement empile les enveloppes et les mesures d’urgence temporaires au fil de la catastrophe, et remet en cause les constats unanimes des soignants et des patients », s'agacent-ils, alors que l'exécutif a promis 400 millions d'euros de nouvelles mesures pour soulager les services concernés.
Face à une situation qui s'est encore dégradée par rapport à octobre, les soignants réclament à Emmanuel Macron de s'engager personnellement et de mettre en œuvre une batterie de mesures catégorielles : reconnaissance de la spécificité et de l’expertise de la pédiatrie, plafond du nombre de patients par infirmière et infirmier, respect des temps de repos et des temps de formation, meilleure indemnisation du travail de nuit et de week-end, mesures ciblant la formation des jeunes engagés dans les métiers du soin, etc.
« Nous osons espérer que les contours exacts et les applications de ces mesures seront discutés plus spécifiquement lors des Assises de la pédiatrie, au printemps 2023, mais il est indispensable que des engagements forts sur des mesures structurelles et pérennes soient pris en amont et immédiatement » écrivent-ils, avant de conclure :
« La crise actuelle pousse aux démissions toujours plus nombreuses. Dos au mur, la France saura-t-elle sauver ses enfants ? »
Avec AFP.
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