Monkeypox

Élus et associations réclament une commission d’enquête sur l’action gouvernementale contre la variole du singe

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Publié le 03/08/2022
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Un collectif de 200 personnalités publiques et politiques demande une commission d'enquête sur l'action gouvernementale contre la variole du singe, qu'il juge « insuffisante ». François Braun a réaffirmé que ce ne sont pas les vaccins qui manquent mais les vaccinateurs, et indiqué qu'une expérimentation pour une vaccination par les pharmaciens est de ce fait à l'étude.

Crédit photo : adobe stock

« L’action du gouvernement et de ses autorités sanitaires nationales et déconcentrées est totalement insuffisante face à l’ampleur de la situation, stigmatise les malades et les personnes LGBTI+ et met ainsi en danger la santé des personnes. »

Dans une tribune publiée mardi 2 août sur le HuffPost, un collectif de 200 personnalités publiques fustige l’action du gouvernement dans la lutte contre la variole du singe et réclame la mise en place d’une commission d’enquête au Sénat.

Parmi les signataires, on retrouve notamment des élus de l’opposition comme les députées Nupes Sandrine Rousseau et Danielle Simonnet mais également l’adjointe à la Santé de la ville de Paris, Anne Souyris, ou celle de Marseille, Michèle Rubirola, ainsi que les présidents des associations AIDES, Act-Up Paris et Médecin du Monde.

Une campagne sous-dimensionnée

La tribune rappelle que le premier cas en France date du 20 mai, que début juillet, l’OMS appelait déjà à une action urgente en Europe, et que le 23 juillet, l'instance a déclenché son plus haut niveau d’alerte. Les signataires considèrent que pour la vaccination, « les créneaux disponibles restent en nombre trop insuffisants partout sur le territoire national ». Ils critiquent « la lenteur extrême de mise en route d’une campagne d’information et de vaccination, et le sous-dimensionnement de celle-ci ». Le texte estime également qu’il y a « une absence d’information transparente par le gouvernement sur le nombre de vaccins disponibles, les commandes à venir, leur date de disponibilité, sur la méthodologie et l’ampleur de la campagne vaccinale et d’information ». Les signataires pointent aussi une « stigmatisation des malades et des personnes LGBTI+ » qui « met en danger la santé des personnes ».

Comme ce fut le cas pour la gestion de la crise sanitaire Covid, le collectif à l’origine de la tribune demande donc la mise en place d’une commission d’enquête sénatoriale sur la gestion gouvernementale de la variole du singe.

« Nous la demandons pour défendre le principe de démocratie sanitaire et sa vivacité par la coopération avec l’ensemble des acteurs, de mettre fin au secret sur la stratégie gouvernementale et exigeons toute la transparence d’information », justifient les auteurs.

Une expérimentation avec les pharmaciens sur la vaccination

Selon le dernier bilan de Santé publique France, publié vendredi, 1 955 cas confirmés ont été recensés en France depuis le 20 mai. La semaine dernière des mesures avaient été annoncées pour augmenter les capacités de vaccination contre la variole du singe. Par un arrêté publié le 30 juillet, le gouvernement a également décidé, sur recommandation de la HAS, de rembourser à 100 % les tests de détection du virus.

Lundi, à l'issue d'une rencontre avec l'association AIDES, le ministre de la Santé a promis sur Twitter que la « mobilisation sur tout le territoire continuait à s’accentuer ».

Interpellé par Sandrine Rousseau lors des questions au gouvernement ce mardi 2 août, qui s'interrogeait sur un potentiel « manque de volonté politique », François Braun a notamment opposé les « 136 centres de vaccination ouverts » et les « plus de 14 000 vaccinés ». Après le centre de « grande capacité » ouvert la semaine dernière à Paris, « un centre similaire ouvrira très prochainement à Marseille », a déclaré le ministre. « Nous avons suffisamment de vaccins » a redit le ministre, « c'est de bras dont nous avons besoin pour cette vaccination ». Le ministre de la Santé a donc ajouté que « pour diminuer le délai d'accès aux vaccins, notamment dans les zones où la demande est élevée comme en Paca et en Île-de-France », il travaillait à « une expérimentation avec les pharmaciens ».

5 000 injections en Île-de-France la semaine dernière

Dans son dernier bilan, communiqué vendredi 29 juillet, l’ARS Île-de-France indique ainsi que 25 centres de vaccination, avec ou sans rendez-vous sont ainsi ouverts sur la région, dont 18 à Paris. Depuis son ouverture la semaine dernière, le centre Edison, situé dans le 13e arrondissement, a permis de réaliser 291 injections, soit 97 en moyenne par jour, indique l’ARS. « À la date du 28 juillet, plus de 8 000 injections ont d’ores et déjà été réalisées grâce à la mobilisation de l’ensemble des acteurs en Île-de-France, soit 70 % des vaccinations réalisées en France, avec une montée en charge importante (5 000 des 8 000 vaccinations se sont faites la semaine du 25 juillet) », souligne l’Agence dans son communiqué.


Source : lequotidiendumedecin.fr