Quelque 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l'Assemblée nationale, ont demandé vendredi au Premier ministre d'inscrire à l'ordre du jour la proposition de loi du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) autorisant une aide active à mourir, dans un courrier dont l'AFP a eu copie.
Le 8 avril, cette proposition de loi pour une « fin de vie libre et choisie » avait été examinée dans le cadre d'une niche parlementaire. L'article 1er du texte instaurant une « aide médicalisée active à mourir » avait été voté et adopté par la majorité des députés (83 %). Toutefois, l'obstruction parlementaire, – plus de 3 000 amendements avaient été déposés par une poignée de députés, avait empêché l'adoption du texte.
Réinscription à l'agenda parlementaire
Dans un courrier à l'attention du Premier Ministre Jean Castex, les 296 députés, emmenés notamment par le député (LREM) Jean-Louis Touraine estiment qu'en pleine pandémie, « les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants ».
Pour les signataires de ce courrier, « il importe d’organiser dès maintenant le travail parlementaire souhaitable pour avancer sur cet important sujet de société. »
Plutôt que d’inscrire la suite des articles de la proposition de loi « dans une niche de tel ou tel groupe, nous demandons solennellement au gouvernement de bien vouloir mettre du temps parlementaire à la disposition de l’Assemblée », ajoutent-ils.
Le gouvernement peu enclin à légiférer
Mais le gouvernement semble encore peu enclin à légiférer. Début avril, alors qu'il annonçait un cinquième plan national de développement des soins palliatifs, Olivier Véran avait déclaré devant l'Assemblée :
« Le débat mérite d'avoir lieu, ça ne fait aucun doute » mais il « a besoin de temps » sur un sujet aussi « sensible », avait-il estimé faisant par ailleurs la promesse d'une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti.
Adoptée en 2016, cette loi prévoit la possibilité pour les patients en fin de vie de pouvoir recourir à une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active.
Avec AFP
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