La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a présenté mardi une « doctrine nationale sur le repérage et le signalement » des violences sexuelles sur mineurs sous la forme d'un livret de formation destiné à tous les professionnels en contact avec les enfants.
Ce livret s'adresse notamment aux enseignants, médecins, policiers et gendarmes, magistrats, travailleurs sociaux et avocats.
Une urgence autour du repérage des victimes
« 160 000 enfants sont victimes de viols et d’agressions sexuelles chaque année : il faut aller les chercher pour les mettre en sécurité. Il y a urgence. Dans tous les lieux de vie fréquentés par les enfants, il y a des enfants victimes », écrit la Ciivise dans un communiqué.
La « doctrine nationale » formalisée par le livret a été présentée mardi lors d'une journée de formation.
« Il y a un tableau clinique des enfants victimes de violences qu’il faut être capable d’identifier : douleurs somatiques, difficultés d’expression, changement brutal de comportement, etc. », explique la Ciivise.
« Avant tout signe évocateur, l’ensemble des professionnels au contact des enfants devraient leur poser la question de l’existence possible des violences sexuelles », suggère-t-elle.
Le livret de formation disponible sur le site de la Ciivise les outille en listant des exemples de questions à poser : « est-ce que quelqu’un t’a fait du mal ? » ou « est-ce que quelque chose te fait souffrir ? » et, au contraire, de phrases à ne pas dire « je n’en parlerai à personne, cela restera entre toi et moi ».
Créée par le gouvernement, la Ciivise a commencé ses travaux en mars 2021 dans la foulée du mouvement #MeToo inceste.
Un livret en réponse aux préconisations des deux précédents rapports
La commission a publié en mars dernier un rapport intermédiaire avec vingt recommandations et préconisant la mise en place d’un repérage systématique. Le rapport demandait notamment de renforcer l’obligation de signalement par les médecins des violences sexuelles sur les enfants. La Ciivise pointait alors le « manque d’accompagnement des médecins et (…) l’absence de structure de conseil des professionnels », mais aussi « (le) secret médical et (les) insuffisances du cadre juridique qui le régit ».
Et en septembre dernier, la commission a rendu un rapport sur les conséquences de ces violences notamment sur la santé des victimes. Ainsi, 70 % des témoignages mentionnaient l’impact sur leur santé psychique. Le rapport soulignait également les conséquences sur le développement de comportements à risque.
Avec AFP
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