C'est un nouveau cri d'alarme lancé par l'Amuf, l'Association des médecins urgentistes de France le 17 octobre dernier, que la ministre de la Santé n'a toujours pas reçu depuis sa prise de fonctions : « Nous ne savons pas comment nous allons passer l'hiver, affirme Christophe Prudhomme. Nous risquons l'écroulement du système. » Et de pointer les fermetures de services d'urgences cet été dans certaines villes de France en raison du manque de médecins.
Engorgement des urgences
Selon Patrick Pelloux, les services des urgences sont les premières victimes des deux lois (HPST et GHT). En témoigne le nombre de passages aux urgences (20 millions en 2016) qui a doublé en vingt ans. Pourtant, l'Amuf était favorable à la réforme des GHT, mais au lieu de coopérations, c'est le CHU qui « écrase » les petites structures. De plus, avec les fermetures des petits hôpitaux qui se multiplient, la promesse de l'ancien président Hollande selon laquelle aucun patient ne devrait se situer à moins de 30 minutes d'un hôpital n'est plus tenue.
Moratoire sur les fermetures d'hôpitaux
Le syndicat des urgentistes se veut malgré tout optimiste et propose des solutions, dont un moratoire sur la fermeture des hôpitaux. Il propose aussi de copier le modèle d'Europe du Nord, soit de multiplier par deux le nombre de médecins salariés. L'objectif étant de maintenir un minimum de 80 % d'occupation des lits. Enfin, l'Amuf souhaite favoriser la collaboration avec la ville par la création de centres de santé avec des plateaux techniques qui seraient adossés à l'hôpital. Et surtout le syndicat souhaite que les lois Debré (1958) soient réformées en profondeur et que des passerelles soient créées dans le recrutement des médecins.
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