« L’épisode grippal – et non l’épidémie - de ces dernières semaines a mis en lumière la désorganisation, la déliquescence du système de santé. La moindre grippette peut mettre à genoux l’hôpital ». Pour Jean-Paul Hamon, qui multiplie les rencontres avec les responsables politiques, il est grand temps de réformer le système de santé. À trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, le président de la FMF présentait mercredi son « projet de politique de santé ».
Le généraliste de Clamart reconnaît à François Fillon le mérite d’avoir imposé le thème de la santé dans la course à l’Elysée. Mais, « visiblement, personne ne s’était préparé », déplore-t-il. Tant que la liberté d’installation, l’indépendance des praticiens et la liberté du choix des patients sont maintenues, et à condition que les tarifs opposés soient réévalués, la FMF n’a « pas peur d’une réforme », affirme le syndicaliste. Selon lui, trois points sont essentiels : donner davantage de moyens à la médecine libérale, la modification des études, et la régulation de l’accès à l’hôpital.
Concernant les études de médecine, le projet de politique de santé de la FMF propose de doubler le salaire des internes en zone déficitaire, de les loger et de leur payer le transport. Il préconise également l’obligation pour tous les internes, quelle que soit leur spécialité, d’effectuer un stage d’un an en exercice libéral et réclame la nomination de 12 000 maîtres de stage (toutes spécialités confondues), rémunérés 20 000 euros par stagiaire. Des propositions réalisables, selon Jean-Paul Hamon, en réalisant des économies sur l’hôpital public.
Et pour cela, l’hôpital doit « rester dans ses murs », insiste-t-on du côté de la FMF. « L’accès à l’hôpital doit se faire uniquement sur lettre du généraliste ou du spécialiste ou en ambulance » recommande Jean-Paul Hamon, ce qui désencombrerait les services d’urgences. En contrepartie, « il faut donner aux libéraux les moyens de prendre en charge les soins non programmés ».
Dans ce but, en plus de la revalorisation des actes médicaux, le président de la FMF souhaite l’attribution d’un forfait structure pour les médecins utilisant un système de messagerie sécurisée. Son montant dépendant ou non de la présence de personnel. Une mesure qui permettrait d’encourager l’exercice libéral car « le problème n’est pas de réguler l’installation mais de l’encourager, car il n’y en a plus », affirme Jean-Paul Hamon.
Pour mettre en œuvre ces propositions, Jean-Paul Hamon souhaite lancer un « plan Marshall de la santé ». Afin de financer ce plan, il recommande l’unification de tous les régimes de sécurité sociale, la rationalisation des services d’urgences, de taxer davantage les complémentaires santé et la mise en place d’une politique du médicament générique à l’allemande, où l’assurance maladie rembourse le médicament le moins cher, le patient payant la différence s’il souhaite un médicament plus coûteux.
Par ailleurs, la FMF demande toujours l’abandon du TPG obligatoire. « Les difficultés d’accès aux soins ne sont pas liées à l’argent mais à la disponibilité des médecins » justifie le syndicat.
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