À l’approche des annonces du Haut-commissaire à la réforme des retraites, les syndicats de médecins libéraux ont tous exprimé ces derniers jours leurs craintes d’être désavantagés par la prochaine refonte. Après la mise en garde de l'UFML-S en février, la CSMF redoute que les médecins libéraux soient les « dindons de la farce », avec une « baisse importante des futures pensions », les taux de cotisation du futur régime universel étant inférieurs à la somme des taux actuels incluant les différents régimes (base, complémentaire CARMF, ASV en totalité). « Aucune garantie n’est apportée sur le sort des réserves (7 milliards d'euros, NDLR) financées par les médecins libéraux », estime de son côté le SML, tandis que MG France s'inquiète de l'avenir des mécanismes de solidarité et d'action sociale mis en place par la CARMF si leur caisse venait à disparaître...
Des arbitrages en juillet
Vendredi dernier, la ministre de la Santé s’est employée à rassurer les médecins libéraux. « Le Haut-commissaire à la réforme des retraites présentera bientôt l’ensemble de ses préconisations, probablement en juillet, a-t-elle déclaré devant les médecins généralistes de MG France réunis en congrès à La Grande Motte (Hérault). Je vous assure de sa compréhension de vos attentes et de vos préoccupations. »
Elle a tenu a dédramatiser la création programmée d’un régime universel de retraite en lieu et place des 42 régimes en vigueur. « Un régime universel de retraite ne veut pas dire un régime unique. Je vous confirme que le financement d’une partie de vos cotisations retraite par l’Assurance maladie n’est pas remise en cause par la réforme, a par ailleurs affirmé Agnès Buzyn en réponse à la crainte d'une disparition du régime ASV, auquel participe l'Assurance-maladie aux 2/3 et qui représente 35 % de la retraite des médecins en secteur I. De la même façon, ce système de retraite sera en capacité d’intégrer tous les changements qui seront discutés dans le cadre conventionnel. »
La veille de son intervention, dans une vidéo diffusée devant les congressistes de MG France, Jean-Paul Delevoye avait également tenté de se montrer rassurant sur la réforme en cours.
« Nous avons pris l'engagement de garantir 100 % des droits acquis au cours de la transition, a-t-il affirmé. Le régime universel tiendra compte des particularités contractuelles qu'une profession a eu avec son financeur, en l'occurrence pour vous l'Assurance maladie. À partir du moment ou le point est financé, il apportera les mêmes droits. Vous aurez un regard sur les fonds de réserve et serez associés à la gouvernance », a-t-il encore assuré.
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