Un accord a été validé le 26 juin dernier entre l'assurance maladie et l'État autorisant la suppression de 1 700 postes d'ici à quatre ans au sein la plus grande caisse de Sécurité sociale, avec 82 000 agents en CDI. La raison ? La numérisation va permettre de gagner en productivité. Les syndicats dont ceux présents au conseil d'administration de l'assurance maladie contestent cette décision. Au total, 2 % des effectifs de l'Assurance maladie seront supprimés, soit au final 2 400 postes en moins. Selon Bercy, il n'y aura plus besoin d'autant de monde, par exemple pour gérer les dossiers d'arrêts maladie. La semaine dernière, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé à être « plus strict sur les dépenses de santé, en particulier de médicaments ». Faute de préciser comment, il a relancé les spéculations sur une possible hausse des franchises médicales à la charge des malades. Mais entre-temps, 800 postes devraient être créés qui seront dédiés soit à la politique de l'aller-vers les patients, soit à la lutte contre la fraude des professionnels de santé.
Étau de l'équation budgétaire
Pris dans l'étau de l'équation budgétaire imposée par Bercy, Franck von Lennep, le directeur de la Sécurité sociale a indiqué qu' « il y aura des propositions sur les prix », tout en prenant en compte « les revendications importantes des industriels » réclamant des hausses de prix. La situation est plus claire pour les patients qui se verront imposer une hausse des franchises de 50 centimes par boîte, avec un plafond de maximum 50 euros par an. Toutefois, aucune nouvelle baisse du taux de remboursement sur les frais dentaires n'a été décidée pour 2024, à l'instar de celle décidée mi-juin dernier. Des gisements moins conflictuels seraient orientés vers le développement de médicaments biosimilaires, qui pourraient générer des centaines de millions d'euros d'économies.
Un repli des dépenses de Sécurité sociale
Car l'avenir n'est pas reluisant. Selon la Cour des comptes qui vient de rendre le rapport "La situation et les perspectives des finances publiques", la dépense de l'État a encore progressé en 2022. En témoigne la hausse de la dépense du budget général de l'État de 31 milliards d'euros. Côté sécurité sociale la dépense de santé de l'Ondam s'est établie à 247,2 milliards d'euros en 2022, en progression de 2,9 % par rapport à 2021, soit plus de points de moins que l'inflation. Les dépenses de crise (tests, indemnités journalières, dotations de SPF) sont restées fortes (11,7 milliards) mais à un niveau inférieur de 6,6 milliards par rapport à 2021. Ce repli explique la modération de la croissance en 2022 des dépenses sous Ondam. Pour 2023, les prévisions quant aux économies pour l'Ondam sont plus optimistes. S'il était respecté, il y aurait un nouveau recul des dépenses de 1 % en 2023 avec une nouvelle baisse globale des coûts liés à la crise sanitaires (1 milliard prévu en 2023 après 11,7 milliards en 2022). Si une telle situation persiste, la progression des dépenses de l'Ondam atteindrait 3,5 %, selon l'avis du comité d'alerte rendu le 8 juin dernier.
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