Un an après la promulgation de la loi de santé, cela reste une des grandes fiertés de Marisol Touraine… et la principale cause de son impopularité auprès des médecins ! Le tiers payant généralisé lui survivra-t-il pour autant ? À première vue, cela dépendra des élections à venir. Par prudence ou par nécessité, le gouvernement a en effet laissé le calendrier ouvert jusque fin 2017 ; à charge donc, pour ceux qui prendront sa suite, de respecter ou non ce timing. Sur ce dossier, pas de revirement à attendre de Benoît Hamon s’il devenait président. À l’inverse, François Fillon ferait machine arrière. Emmanuel Macron ou Marine Le Pen se montrant l’un l’autre plus hésitants… À ce stade, toutes les hypothèses demeurent donc ouvertes pour la poursuite ou non du chantier.
Mais l’essentiel est sans doute ailleurs. Pour les promoteurs du TPG, le défi majeur est de l’ancrer dans le quotidien des Français pour le rendre irréversible. Ils s’y emploient depuis l’été. Guerre psychologique, d’abord : tout est fait pour montrer que le boycott auquel appellent les syndicats de médecins n’est guère suivi. Le ministère de la Santé arguant ainsi que les deux tiers des généralistes font déjà de la dispense d’avance de frais sur le risque maternité et jusqu’aux trois quarts pour les ALD ! On suppose que le fait de l’avoir pratiquée une fois suffit à être classé dans la rubrique « convertis »... Mais peu importe, il s’agit de montrer que l’extension du tiers payant à tous les « 100 % » est déjà quasi effective…
Reste à transformer l’essai en accréditant l’idée que le TPG intégral fonctionne aussi. Depuis le 1er janvier, la dispense d’avance de frais concerne en effet potentiellement tous les assurés. Dans ce contexte, l’entrée en jeu des complémentaires est indispensable au succès de la réforme… mais malaisée. Depuis la décision du Conseil constitutionnel il y a un an, les médecins sont en effet libres de pratiquer ou non le tiers payant sur la part mutuelles. Mais celles-ci sont tenues de le proposer à leurs affiliés via les « contrats responsables »... D’où l’offensive de charme de ces financeurs, dont le site internet unique et le contrat commun tentent, depuis cette semaine, de convaincre les médecins de les rejoindre. De la réponse de ces derniers dépendra en grande partie la réussite de la réforme, et partant sa pérennité…
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