Selon une étude de Malakoff Médéric réalisée sur l'année 2016 et portant sur 61 000 entreprises et plus de deux millions de salariés, 34,1 % des salariés du privé ont eu au moins un arrêt dans l'année pour maladie, un chiffre stable depuis 2013.
Les 30-39 ans sont les plus touchés mais la durée des arrêts augmente avec l'âge.
Parallèlement, un salarié sur dix a volontairement demandé un arrêt maladie à son médecin, soit 11 % des actifs, « notamment les salariés-aidants ou les 18-34 ans », précise cette étude.
Les médecins interrogés expliquent de leur côté avoir adressé « souvent » ou « parfois » des patients à un médecin du travail parce qu'ils avaient « un doute sur la durée nécessaire de l'arrêt maladie » (68 %), parce qu'ils « voulaient échanger sur l'adaptation nécessaire du poste de travail » (68 %) ou faciliter un retour à l'emploi (75 %).
Le secteur de la santé compte parmi les plus touchés, l'absentéisme étant par ailleurs « très corrélé à la taille de l'entreprise ». Ainsi, le pourcentage de salariés ayant eu au moins un arrêt dans l'année va de 28,5 % dans les entreprises de moins de dix salariés à 36,1 % dans celles de plus de 5 000 personnes.
Les maladies ordinaires représentent la première cause des arrêts (29 %) devant les troubles musculosquelettiques (TMS) (18 %), les troubles psychologiques ou une grande fatigue (17 %), ceux liés à un accident du travail ou un traumatisme (11 %), suivis des maladies graves (4 %) et chroniques (3 %).
Un salarié du privé sur cinq a renoncé à un arrêt maladie prescrit
Près de 20 % des salariés du secteur privé ont renoncé à un arrêt maladie pourtant prescrit par leur généraliste en 2016, selon une autre étude publiée mercredi par Malakoff Médéric avec l'IFOP. 7 % « ont été pris mais pas en totalité » et 12 % « n'ont pas été pris ». Parmi les salariés qui n'ont pas respecté leur arrêt maladie, 72 % indiquent l'avoir directement refusé et 28 % l'avoir accepté dans un premier temps avant d'aller tout de même travailler.
Pourquoi autant de refus ? Les sondés répondent soit qu'il n'est « pas dans (leurs) habitudes de se laisser aller » (48 %), soit qu'ils ont « peur d'être surchargés de travail au retour » (29 %) ou de se « sentir contraints par la hiérarchie » (22%). Pourtant, 39 % des salariés « regrettent » après coup de ne pas avoir respecté l'arrêt maladie prescrit tandis que 65 % d'entre eux disent être conscients de l'impact de leur refus sur la « baisse de leur productivité au travail » et sur la « qualité de leur travail ». Un salarié sur deux est également conscient que cela risque d'avoir un impact négatif sur leur santé à moyen ou long terme.
Avec AFP
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