Non, ce "n'est pas une utopie" ! La création d'une "assurance-maladie universelle", peu ou prou préconisée par certains candidats de gauche comme Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon offrirait bien des avantages, plaident samedi dans le journal Le Monde le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch et Didier Tabuteau, responsable de la chaire Santé de Sciences-po. Ces deux experts de la protection sociale vantant dans cette tribune "une source d'économies et d'amélioration" pour les Français.
Cette prise de position intervient, alors que les sept candidats à la primaire initiée par le PS se retrouvent dimanche sur BFMTV, iTELE et RMC pour un deuxième débat, une semaine jour pour jour avant le premier tour. Diffusé à partir de 18H00, ce débat de deux heures et demie devrait aborder notamment la santé,
Dans leur tribune, Martin Hirsch et Didier Tabuteau Hirsch préconisent d'"étendre l'assurance maladie à l'ensemble des dépenses de santé, en "incluant dans la sécurité sociale la couverture complémentaire".
Notre système "à deux étages", assurance-maladie et couverture complémentaire (assurances, mutuelles), est "source de complexité, de coût et d'iniquité", assurent les auteurs, expliquant que les complémentaires santé et la Sécu dépensent chacune six milliards d'euros par an en frais de gestion et que leur fusion permettrait "de faire des économies substantielles".
"Elle permettrait de réinjecter à terme des milliards d'euros (...) dans le financement de médecins, d'infirmiers, d'hôpitaux", disent-ils. Ils font valoir aussi que cette réforme entraînerait également des "simplifications en chaîne" : et notamment concernant les régimes à 100 % de la CMU complémentaire, de l'aide à la complémentaire santé (ACS), ou pour les ALD. "Plus de moyens à consacrer aux soins et moins aux procédures administratives", insistent-ils.
Tout au plus concèdent-ils deux problèmes. L'un est celui des dépassements d'honoraires, aujourd'hui couverts en grande partie par les complémentaires. Problème "délicat" mais "pas insurmontable", selon eux, notamment en "revalorisant la rémunération des professionnels dont les tarifs sont actuellement sous-cotés", selon eux.
Le second est le devenir des mutuelles. Ils préconisent une réforme "avec une période de transition de quatre ou cinq ans", et l'intégration de certains personnels dans les équipes de l'assurance maladie. L'ensemble de la réforme serait, proposent-ils soumise à un référendum.
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