« La PUI de l'hôpital est une boîte noire. Ses activités sont méconnues, alors que nous sommes une profession très transversale », explique Hélène Eychenié, pharmacien au sein de l'Anap. Outre que le métier de pharmacien hospitalier manque d'attractivité (voir entretien page X), la valorisation des actes de la pharmacie hospitalière devient un enjeu stratégique et financier fort auprès des directions générales et financières.
Pour valoriser la pharmacie, une réflexion a été lancée en 2020 par un groupe de travail dédié pour constituer une nouvelle unité d'œuvre (UO) analytique (voir encadré) plus pertinente et plus fiable que la précédente. En effet, cette dernière couvrait seulement la délivrance de médicaments et la production de poches de chimiothérapies. Destiné aux équipes pharmaceutiques, mais aussi aux contrôleurs de gestion, ce nouveau dispositif qui sera étendu au niveau national et à terme opposable, compilera 25 activités. Citons l'approvisionnement, la délivrance nominative, manuelle ou automatisée, la production en radiopharmacie, en chimiothérapie. On y trouvera aussi des activités liées à de nouvelles missions comme la pharmacie clinique, mais aussi des activités transversales comme les vigilances, l’analyse des événements indésirables concernant les produits de santé… Sur le terrain des établissements de santé, la V1 a débuté en 2021 et la V2 en mars 2023.
Benchmark
« Nous avons souhaité une UO fiable et reproductible pour toutes les PUI du territoire qui sera pertinente avec une remontée des données automatisées ou automatisables dans les années à venir », témoigne Hélène Eychenié. Un benchmark a été réalisé auprès des équipes en chronométrant l'ensemble des activités (temps de pharmacien, de préparateur ou autre). Résultats, 63 données sont à remonter, soit 97 % des activités, sur une première couche simplifiée, et 79 sur une deuxième couche.
Quel est l'intérêt des pharmaciens à participer à ces nouvelles missions ? Ils seront davantage reconnus à travers un dialogue optimisé de gestion en interne et en externe avec les cadres soignants, les médico-administratifs, les contrôleurs de gestion, la direction générale.
Calculer la rentabilité
Sur le terrain, les pharmaciens hospitaliers se retrouvent sur un nombre croissant de missions. Toutefois, argumente Hélène Eychenié, ces professionnels n'étaient évalués auparavant que sur un 1/25e de leur activité. Dans le nouveau dispositif, leurs actes pourront enfin être valorisés presque intégralement. Par l'évaluation de la volumétrie, ils seront à même de calculer la rentabilité de leurs services de manière fiable et transparente. L'enjeu est important, puisque les achats de produits de santé représentent 60 % du titre II (achats totaux), soit le deuxième poste budgétaire de l'hôpital après les salaires. « La pharmacie pourra ainsi démontrer tout son apport et sa valeur ajoutée à l'hôpital », sourit Hélène Eychenié.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes