Le début d'une "love story" ? Cette semaine, les syndicats ont rencontré la nouvelle ministre de la Santé pour la première fois. Des rendez-vous dont ils sont sortis plutôt enthousiastes, en comparaison notamment la relation conflictuelle entretenue ces dernières années avec Marisol Touraine. La FMF et MG-France se réjouissent ainsi d'avoir affaire à une ministre qui "partage notre métier et notre passion pour celui-ci", dit Claude Leicher (MG-France). "Et qui connaît ses difficultés", complète Jean-Paul Hamon (FMF), qui va jusqu'à évoquer "une opération séduction réussie".
Une ministre "à l'écoute"
En plus de l'accueil qui leur a été réservé - "il n'y avait pas de mal à ce que ça se passe mieux", fait remarquer Jean-Paul Hamon -, c'est l'écoute dont a su faire preuve Agnès Buzyn qui est louée. Avec Agnès Buzyn, "pas besoin de répéter deux fois la même chose" selon le président de la FMF. "Elle a su écouter et être attentive", confirme Claude Leicher. Même Jean-Paul Ortiz (CSMF), qui avait qualifié sur Twitter la nomination d'Agnès Buzyn de "mauvais signal pour la médecine libérale", consent à saluer cette "ambiance d'écoute". "C'est un peu moins tendu que ça n'a pu l’être dans le passé", ajoute-t-il.
Bien qu'à l'écoute, aucune décision ne devrait être prise par la néoministre dans l'immédiat, selon ses premiers visiteurs. Agnès Buzyn a cependant envoyé des signes positifs à ses interlocuteurs. Lesquels attendent maintenant la fin de cette phase de concertation, afin de juger des réelles intentions de Ségur. Les syndicats ont d'ailleurs profité de leur première entrevue avec l'ex-présidente de la HAS pour répéter leurs principales revendications et établir leurs priorités. Si les actions rapides souhaitées n'arrivaient pas, la "Lune de miel" - comme la décrit Jean-Paul Hamon - entre les parties pourrait vite prendre fin.
Les syndicats répètent leurs revendications
Ainsi, la CSMF a-t-elle "réclamé la suppression du TPG, de l'article 99 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2017 (relatif aux tarifs de l'imagerie médicale) et la mise en place de moyens pour assurer la sécurité des cabinets médicaux". Pour Jean-Paul Ortiz, ces "quelques mesures simples" sont impératives pour "restaurer la confiance".
Du côté de MG-France, on a insisté sur la nécessité d'un forfait structure suffisamment doté pour dégager du temps médical ainsi que sur la nécessité d'aller plus loin dans l'organisation du territoire. "Ça ne passe pas que par les maisons de santé pluridisciplinaires", avertit Claude Leicher. "Il faut mieux organiser la continuité et le parcours de soins ainsi que la relation entre ville et hôpital". L'apparition – ou pas — de NMR (nouveaux modes de rémunération) dédiés à l'organisation territoriale dans le PLFSS 2018 "nous dira si le message a bien été reçu par la ministre et le gouvernement", conclut-il.
Jean-Paul Hamon estime quant à lui "que ses revendications ont bien été entendues". "Nous voulons un vrai forfait structure, pour encourager les jeunes à s'installer. La ministre a également bien noté que nous tiquions au sujet du congé maternité des femmes médecins de secteur 2", explicite-t-il. Le président de la FMF a également perçu des signes positifs concernant la relation ville-hôpital.
Un premier rendez-vous encourageant donc. Mais au-delà des paroles, les syndicats attendent désormais des actes.
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