Une anesthésie de la mauvaise jambe entraînant une hospitalisation ou une autre sur un mauvais bras entraînant un surdosage et une hospitalisation en unité de soins continus… Les erreurs de côté lors d’une anesthésie loco-régionale sont source d’événements indésirables, parfois graves. Selon la littérature internationale, elles concernaient 7,5 interventions chirurgicales sur 10 000 en 2015. Pour réduire ce risque, le Collège français des anesthésistes-réanimateurs (CFAR) a élaboré un « Flash sécurité patient », diffusé ce 24 octobre 2025 par la Haute Autorité de santé (HAS).
Le document rappelle les bonnes pratiques. La première consiste à marquer systématiquement le site opératoire. « Le marquage doit être appliqué de manière standardisée dans tout l’établissement, si possible avec la participation du patient », est-il précisé. Il s’agit ensuite d’améliorer la préparation de l’environnement, en s’assurant de la disponibilité du dossier patient complet (données cliniques, biologiques et radiologiques) et en organisant l’installation du patient et la préparation du matériel « afin de garantir la cohérence avec la latéralité du site opératoire prévu (voie veineuse périphérique, échographe, positionnement du patient). »
Une démarche collective
La check-list « sécurité du patient au bloc opératoire » doit systématiquement être réalisée avec l’ensemble de l’équipe, avec une vérification collective du site opératoire. Pour favoriser son adoption, la check-list peut être adaptée. Avant le geste, il est recommandé d’instaurer un « time out », soit une pause d’équipe, pour confirmer l’identité du patient, l’intervention prévue, le site et le côté opératoire, mais aussi afin de vérifier les éléments critiques nécessaires à la sécurité (allergies, doses, matériel disponible). « Il est nécessaire de porter une attention particulière aux patients mineurs, anxieux, sédatés ou présentant des troubles cognitifs », est-il souligné.
Éviter les erreurs passe aussi par une réflexion collective sur les mesures de sécurité à déployer. Cette réflexion peut ainsi porter sur les interruptions de tâches. Le CFAR cite par exemple la promotion de la notion de « temps dédiés » pour éviter les interruptions injustifiées. Côté sécurité médicamenteuse, les doses d’anesthésiques locaux sont à réévaluer avant toute injection complémentaire, « en respectant les posologies maximales et en envisageant, si nécessaire, des alternatives comme le report de l’intervention ou la conversion en anesthésie générale ».
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