Cancer bronchique : une identification moléculaire des risques

Publié le 19/06/2025
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L’utilisation du test moléculaire RiskReveal permet de repérer les patients devant bénéficier d’une chimiothérapie adjuvante dans les stades précoces de cancer bronchique non à petites cellules.

Le recrutement des malades pour l’essai a été arrêté de façon prématurée en raison d’un excès d’efficacité

Le recrutement des malades pour l’essai a été arrêté de façon prématurée en raison d’un excès d’efficacité
Crédit photo : PHANIE

Les avancées ont été importantes dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) aux stades évolués. Toutefois, dans les stades plus précoces, les progrès demeurent insuffisants. Même au stade 1A, le taux de survie sans progression n’atteint que 65 % à cinq ans. Pour faire encore mieux et au vu de résultats préliminaires, des oncologues ont imaginé recourir au test RiskReveal, qui analyse l’expression de 14 gènes, de façon à identifier les patients avec un CBNPC non épidermoïde (adénocarcinome, carcinome à grandes cellules…) de stade 1A ou 2A, qui pourraient bénéficier d’une chimiothérapie adjuvante, actuellement non proposée systématiquement.

Après résection de leur cancer, les 421 patients recrutés dans cette étude internationale ont été différenciés en trois groupes : à risque faible, intermédiaire ou élevé. Puis les malades des catégories à risque intermédiaire ou élevé ont été randomisés pour subir, ou non, quatre cycles de chimiothérapie à base de platine.

Les résultats d’une analyse intérimaire, présentée par le Pr David Spigel (Sarah Cannon Research Institute de Nashville), réalisée sur 194 patients recrutés à risques intermédiaire et élevé, mettent en avant l’intérêt de cette approche ciblée (1). De fait, à 24 mois, le taux de survie sans progression restait égal à 96 % dans le groupe des 87 patients ayant reçu une chimiothérapie alors qu’il s’était déjà abaissé à 79 % dans le groupe non traité. À noter que les deux bras, aux caractéristiques globalement équivalentes, comportaient 55 % de patients de stade 1A.

Au vu de ces données extrêmement encourageantes et qui devraient avoir un impact important en termes de survie, car ces cancers sont très fréquents, le comité de surveillance de l’essai a recommandé l’arrêt du recrutement des malades. Mais, le suivi se poursuit sur les patients inclus.

(1) Spigel D., et al. Asco 25, LBA8027

Dr Corinne Tutin

Source : Le Quotidien du Médecin