C’est au niveau du diagnostic que les bénéfices de l’intelligence artificielle (IA) sont les plus spectaculaires. Le croisement de grandes quantités de données et l’application d’algorithmes pour l’interprétation des résultats offrent en effet aujourd’hui une aide sans précédent pour l’établissement d’un diagnostic plus rapide et plus précis.
L’IA aide les médecins à extraire, depuis des images radiologiques, des informations difficiles à repérer, voire indétectables à l’œil nu. C’est aussi un soutien précieux pour l’analyse histologique des tumeurs. « On entend dire qu’il n’y aura plus de radiologues demain… Au contraire, je pense qu’on aura toujours besoin de leur expertise, affirme le Pr Olivier Palombi, vice-doyen de la faculté de médecine de Grenoble et directeur du comité de pilotage de l’université numérique en santé et sport. On peut espérer que le recours à l’IA, qui va faciliter le diagnostic en permettant notamment d’éliminer des faux positifs, libérera du temps médical pour les médecins, qui seront plus disponibles pour s’entretenir et dialoguer avec leurs patients. »
Un traitement sur mesure
L’IA aidera également à prendre en compte les spécificités de chaque patient pour mettre en place un traitement ciblé, sur mesure, et à mieux adapter les doses pour réduire les effets secondaires.
« Autre élément intéressant à considérer, selon le Pr Palombi, le cancer devient dans certains cas une maladie chronique, de nombreuses personnes vivant avec un cancer en rémission, et son suivi est alors essentiel. Des systèmes d’IA sont capables d’assurer un suivi rapproché des patients, permettant la détection plus précoce d’une éventuelle rechute. »
En étudiant des cohortes de patients, l’IA pourrait également fournir les critères prédictifs de tel ou tel cancer. Enfin, on peut imaginer que la relation humaine pourrait elle aussi connaître une évolution : si l’IA devient capable de définir des profils de patients, le médecin pourra adapter au mieux son discours au malade et à sa famille.
Reste à résoudre le problème éthique de la sécurité des données médicales et de la protection des données personnelles de santé.
« Sur le traitement ciblé et l’imagerie, les progrès de l’IA sont déjà effectifs. De là à croire qu’à l’avenir il n’y aura plus de médecins et que ce seront des robots qui opéreront, il y a une marge… », assure le Pr Olivier Palombi. L’intelligence artificielle ne remplacera pas la médecine humaine.
D’après un entretien avec le Pr Olivier Palombi, vice-doyen de la faculté de médecine de Grenoble et directeur du comité de pilotage de l’université numérique en santé et sport
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