Le régime sans gluten strict et à vie est le seul traitement de la maladie cœliaque. Le respect de ce régime n’est pas toujours chose aisée : le gluten peut être présent dans les produits alimentaires courants sous forme directe (farine, céréales…) ou par contamination. « Les intolérants au gluten doivent être bien informés des aliments autorisés et interdits, et savoir déchiffrer les étiquettes sur l’emballage des produits. Ils sont fiables et permettent de savoir si le produit contient ou non du gluten », indique Catherine Remillieux-Rast, vice-présidente de l’Association française des intolérants au gluten (AFDIAG). Blé, orge, seigle, et triticale (hybride de blé et de seigle) sont autant d’ingrédients interdits que le patient cœliaque devra traquer sur les étiquettes alors que d’autres (tels que l’arôme ou le dextrose de blé) sont autorisés. La mention réglementée « sans gluten » et/ou le logo (épi de blé barré) de l’AFDIAG (en France) sont, par ailleurs, des gages de sécurité supplémentaires.
Le respect strict du régime sans gluten pose surtout problème au moment des repas en famille, entre amis et en collectivité (crèches, cantines, restaurants…). « Aujourd’hui, le seul moyen pour le cœliaque de savoir si les matières premières et le procédé de fabrication de produits non pré-emballés contiennent ou non du gluten, c’est de poser la question. Lors de repas en collectivité, l’intolérant au gluten doit donc mettre sa timidité de côté et oser interroger sur les ingrédients utilisés. Car s’il continue de consommer du gluten, même par intermittence, il abîme sa paroi intestinale (destruction des villosités de l’intestin grêle) et risque des complications plus ou moins graves (anémies, ostéoporose, problèmes gynécologiques ou neurologiques…) », note Brigitte Jolivet, présidente de l’AFDIAG.
Les intolérants au gluten peuvent maintenir une vie sociale normale car les alternatives aux produits contenant du gluten (à base de pomme de terre, riz, légumes secs, soja, maïs, sarrasin, châtaigne…) sont nombreuses. Il est facile aujourd’hui de trouver des ouvrages dédiés à la cuisine sans gluten, proposant des recettes simples et savoureuses. Pour favoriser le bien-être des malades et éviter l’isolement, les rencontres, colloques et stages d’éducation nutritionnelle organisés par l’AFDIAG s’avèrent aussi efficaces. « Le patient rencontre d’autres personnes atteintes de maladie cœliaque. Par le biais de nos ateliers cuisine et de nos cours de diététique, par exemple, il apprend à dédramatiser, à gérer sa maladie au quotidien et à vivre en collectivité », note Brigitte Jolivet.
Par ailleurs, la législation française sur le non pré-emballé devrait évoluer à la fin de l’année : les restaurateurs, en particulier, auront pour obligation d’informer leurs clients sur la présence d’un ou des 14 allergènes à déclaration obligatoire (dont les céréales contenant du gluten). « Nous espérons que cette évolution de la législation facilitera la fréquentation de restaurants par les malades cœliaques et qu’elle ne sera pas, au contraire, un facteur d’exclusion », conclut Catherine Remillieux-Rast.
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