« LES JEUNES restent une cible encore mal informée des risques de l’écoute abusive des baladeurs/MP3 et les seniors franchissent difficilement le cap de l’appareillage. Dans certains milieux professionnels concernés par le bruit au travail, de nombreux efforts restent à faire. » Voilà les arguments que met en avant la JNA, la Journée nationale de l’audition, qui est aussi le nom de l’association qui organise cette opération de sensibilisation pour la douzième édition. Cette année, la campagne met l’accent sur l’image des appareils auditifs en France. Pour l’occasion, la JNA a réalisé une enquête, en partenariat avec le groupe Malakoff Médéric (protection sociale complémentaire).
Premier constat : les moins de 35 ans ont davantage conscience du rôle des comportements à risque dans la perte de l’audition progressive tandis que les plus âgés mettent plus volontiers en cause le facteur génétique.
Plus de deux tiers des Français considèrent que les problèmes d’audition peuvent survenir à tout âge (les moins de 35 ans se montrent encore davantage convaincus (72 %). Pour les deux tiers des moins de 25 ans, seule une forte dégradation de l’audition justifie l’appareillage. Et 92 % des personnes interrogées se disent prêts à s’équiper d’un appareil auditif.
Le premier frein pour les réfractaires reste d’ordre économique : 45 % considèrent que c’est coûteux et mal remboursé. Le deuxième frein est rapport à l’esthétisme (pour 18 %) et 10 % estiment que « ça fait vieux, ça fait handicapé » ; 8 % auraient « honte » d’en porter. L’efficacité est encore mise en cause (23 % pensent que ces appareils ne fonctionnent pas très bien) ainsi que le confort du port (pour 12 %).
Confiance en l’ORL.
Deux Français sur trois ont déjà réalisé un test auditif au cours de leur vie, parmi lesquels la très grande majorité au cours des dix dernières années. Et les plus nombreux à s’y être prêtés sont les plus jeunes : 81 % des 25-34 ans et 77 % des 35-44 ans. Et les actifs aussi (à 74 %), sans doute parce qu’ils ont accès plus facilement à ces dispositifs de prévention.
C’est d’ailleurs dans le cadre de la médecine du travail qu’a été effectué le premier test auditif pour 47 % des interrogés, avant le cabinet ORL (30 %). Cependant, la « légitimité », indique l’étude, appartient bien au spécialiste vers lequel les gens s’orientent en priorité (67 % des cas) dans le cas d’une moins bonne audition, de préférence à son médecin traitant (26 %).
C’est vers le médecin ou un autre professionnel de santé que la grande majorité des personnes (91 %) se tournent pour obtenir une information. Viennent ensuite les mutuelles et complémentaires (40 %) et les associations de sourds et malentendants (35 %). L’audioprothésiste arrive loin derrière (1 %).
« Une prochaine piste à explorer pourrait être le lien entre surdité et Alzheimer, indique Muriel Peyretou, de Malakoff Médéric. Car une fois les personnes appareillées, il semblerait que l’évolution de la maladie ralentisse. Ce qui nous donnerait des arguments supplémentaires pour faciliter le dépistage précoce et l’accès à l’appareillage ».
Pour toute information sur le programme des actions et des lieux de dépistage : www.audition-info.org ; numéro Azur 0810 200 219, ouvert spécialement, du lundi au vendredi de 8 heures à 19h30 jusqu’au 31 mars.
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