En France, la vaccination contre la varicelle n’est pas actuellement recommandée en population générale, mais limitée à certaines populations ciblées non immunes (femmes en âge de procréer, en post-partum, enfants de plus de 12 ans, personne en contact étroit avec des sujets immunodéprimés, etc.). Il est donc difficile d’y échapper.
La gravité potentielle de la varicelle (complications cutanées, neurologiques, etc.) justifie une prise en charge prophylactique spécifique en post-exposition pour certaines populations pédiatriques à risque de varicelle sévère
Les enfants à risque
Les sujets à risque de faire une varicelle plus sévère ou grave sont ceux atteints d’immunodépression constitutionnelle ou acquise, les adolescents de plus de 12 ans non immuns, les nouveau-nés prématurés hospitalisés, ceux dont la mère déclare une varicelle dans les trois dernières semaines de grossesse (le risque est maximal si la varicelle maternelle se déclare dans une période comprise entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement), les nourrissons exposés en postnatal dont la mère est non-immune et ceux dont la contamination est intrafamiliale.
À noter, les nourrissons de moins de trois mois dont la mère est immune sont considérés comme protégés par les anticorps maternels.
Vaccination post-exposition possible dès 1 an, recommandée à partir de 12 ans
En post-exposition, la vaccination varicelle est recommandée chez les enfants à partir de 12 ans, immunocompétents et sans antécédent de varicelle. La première dose doit être administrée dans les 3 à 5 jours suivant le contact, avec une 2e dose 4 à 8 semaines (Varilix) ou 6 à 10 semaines (Varivax) plus tard.
Ces vaccins peuvent être administrés à partir de l’âge de 1 an (AMM) en alternative avec une surveillance simple. Ils sont contre-indiqués chez les immunodéprimés.
Immunoglobulines spécifiques dans les 10 premiers jours
Les immunoglobulines humaines spécifiques du virus zona varicelle (Varitect) sont disponibles par ATU nominative chez les enfants immunodéprimées sans antécédent de varicelle, les nouveau-nés dont la mère présente une varicelle périnatale, les nouveau-nés prématurés hospitalisés. Elles doivent être administrées en IV, de préférence dans les 96 heures et dans un délai maximal de 10 jours après l’exposition.
Les antiviraux dans certains cas particuliers
L’aciclovir par voie IV est recommandé (AMM) dès que possible chez le nouveau-né dont la mère a déclaré une varicelle entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement. En dehors de cette situation, il n’existe ni AMM, ni recommandation pour l’utilisation de l’aciclovir en prophylaxie de la varicelle.
Un traitement par aciclovir ou valaciclovir par voie orale, est cependant parfois proposé par certains experts, à visée préventive après contage varicelleux chez l’enfant fortement immunodéprimé, en complément des immunoglobulines ou en cas de contre-indication à la vaccination ou de délai dépassé.
Communication du Dr Didier Pinquier (Rouen)
Article précédent
Encore trop d’antibiotiques
Au-delà de la simple « douleur de croissance »
Le suivi d’un enfant cardiaque
Pourquoi et comment supplémenter en fer
Feu vert pour les vaccins IM
Les polyglobulies de l’enfant
Vigilance sur la tuberculose
De multiples étiologies
Au défi du déficit en G6PD
Éviter le biberon de complément
Trop de prescriptions
Un suivi attentif des otites séromuqueuses
Mieux connaître la maladie de Behçet
Encore trop d’antibiotiques
Quand le contage varicelleux est à risque
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024