La cohorte « Osteoarthritis Initiative » (OAI) a servi à une étude observationnelle des biomarqueurs et facteurs de risque de gonarthrose. À l’inclusion et au 48e mois étaient pratiqués pour chaque genou une recherche de douleurs fréquentes et un cliché de schuss avec grade Kellgren-Lawrence (KL); à la visite du 96e mois, les patients indiquaient sur le questionnaire L-PAQ leurs 3 activités physiques les plus courantes.
La sous-analyse a retenu les patients de plus de 50 ans avec gonarthrose radiographique à l’inclusion (KL› 2 sur au moins 1 genou) et les a classés en « coureurs » et « non coureurs » selon qu’ils avaient ou non mentionné « course à pied » au L-PAQ.
L’évolutivité était évaluée au 48e mois sur la symptomatologie (amélioration, statut quo ou nouvelle douleur) et la radiographie (grade KL, pincement de l’interligne interne). Les analyses étaient ajustées sur l’âge, le sexe, l’IMC et la notion de traumatisme.
Sur les 1 251 participants de l’OAI, 138 (11,0 %) étaient considérés comme coureurs. Leur IMC moyen était de 28,4 contre 29,6 chez les non-coureurs. Les symptômes douloureux étaient plus fréquents à l’inclusion chez les coureurs que chez les non-coureurs mais les stades d’arthrose étaient équivalents.
L’étude ne retrouve pas de différence entre coureurs et non coureurs sur la prévalence de survenue d’une aggravation des douleurs ou d’une progression radiographique. Elle note chez les coureurs, une amélioration plus fréquente du score douloureux : 50,6 vs 38,9 % ; odds ratios ajustés et non ajustés : 1,1 (1,0-1,3).
Les auteurs concluent que la course à pied ne devrait pas être découragée chez les plus de 50 ans avec gonarthrose pré-existante. Avec un recul de 4 ans d’observation, elle n’est pas associée à une aggravation des douleurs ou à une progression structurelle radiographique. Ils soulignent cependant la principale limite de l’étude qui est observationnelle avec des coureurs autodéclarés.
Commentaire du Pr Emmanuel Coudeyre
Pas d’arguments contre la course
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