LA PRATIQUE d’un exercice est recommandée dans la prise en charge des patients souffrant de spondyloarthrite ankylosante. « Cependant, les bénéfices de programmes d’exercices spécifiques ne sont pas encore bien définis », a fait remarquer Marcelo de Souza (physiothérapeute à l’université fédérale de São Paulo (Brésil)). L’étude qu’il a présentée avait pour objectif d’évaluer l’effet d’un programme progressif de musculation utilisant un « Swiss Ball », un gros ballon de gymnastique, sur la force musculaire et la mobilité des patients (1).
Dans cette étude, 60 patients ont été randomisés en deux groupes : un groupe pratiquant huit exercices (assouplissement, abdominaux et musculation) sur un Swiss Ball, deux fois par semaine pendant 4 mois et un groupe contrôle recevant un traitement médicamenteux, sans exercice. L’impact de l’exercice physique sur la capacité fonctionnelle, la qualité de vie, la force musculaire et la mobilité était évalué toutes les 4 semaines par le BASFI (Bath Ankylosing Spondylitis Functionnal Index), l’index de qualité de vie ( HAQ-S), le test de marche à 6 minutes. L’activité de la maladie était mesurée par le BASDAI (Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index), la vitesse de sédimentation et la protéine C réactive. À l’issue des 16 semaines, une différence significative a été observée entre les deux groupes avec, chez les patients ayant pratiqué l’exercice une condition physique, un test de marche et une qualité de vie, nettement améliorés, sans impact négatif sur l’activité de la maladie.
Une réduction de la rigidité artérielle.
Une autre étude contrôlée, randomisée a été conduite à l’hôpital Diakonhjemmet (Norvège) chez 28 patients atteints de spondyloarthrite active (BASDAI› 3,5). 10 patients ont suivi un programme supervisé d’exercice aérobie à haute intensité (3 séances de 40 mn, trois jours par semaine) associé à du renforcement musculaire (2 fois 20 mn par semaine) pendant 3 mois. Les patients du groupe contrôle ont reçu les soins habituels. Au terme des trois mois, l’épaisseur artérielle était significativement réduite dans le groupe exercice (- 3,3 versus 1,7 p = 0,04) ainsi que la vitesse de l’onde de pouls (- 0,4 versus -0,1 p = 0,05) traduisant une diminution de la rigidité artérielle. Aucun effet indésirable n’était observé dans le groupe exercice. Les résultats de cette petite étude devront être confirmés dans un essai plus large et sur un plus long suivi.
(1) Souza M. Et al Benefits of progressive muscle strenghthening using a swiss ball in patients with ankylosing spondylitis : a randomized controlled trial. Abstract OP 0096HPR.
(2) Berg J. Et al. High intensity aerobic exercice in ankylosing spondylitis reduces arterial stiffness : results from a randomized controlled trial; Abstract FRI0455.
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