On ne propose pas toujours une réhabilitation spécifique aux sportifs, partant du principe qu’ils ont déjà une activité physique. Or la rééducation cardiaque ne se limite pas à faire de l’exercice mais propose une prise en charge globale, incluant la diététique, la lutte contre les autres facteurs de risque comme le tabac, l’optimisation des traitements, l’éducation thérapeutique et un éventuel support psychologique. « Il n’y a aucune raison pour en priver les sportifs, qui doivent être considérés avant tout comme des coronariens, insiste le Dr Pascal Guillo (CHU de Rennes), d’autant que l’ESC (European Society of Cardiology) rappelle que chaque semaine de délai à la reprise de l’activité se traduit par un retard d’un mois dans la récupération. » Le programme suit les mêmes modalités que pour les autres patients mais insiste sur les questions liées au dopage, et sur l’importance d’un entraînement quotidien régulier et pas seulement le week-end.
Cas par cas Les recommandations 2020 de l’ESC sont beaucoup plus ouvertes que les précédentes, en autorisant la reprise du sport après 3 à 5 mois de réentraînement approprié, y compris de compétition ou de façon intensive chez un coronarien asymptomatique, au cas par cas et en tenant compte de son âge, de sa forme physique et du type de pratique. Une classification des sports est proposée en fonction de leur spécificité – technique, en puissance, mixte, en endurance – et de leur intensité – basse, moyenne ou haute. Des évènements cardiovasculaires peuvent survenir pendant l’exercice, selon le type et le niveau de compétition, la forme physique du patient, l’existence de facteurs de risque. Certains critères sont considérés comme à haut risque de complications à l’effort : sténose supérieure à 70 % d’une coronaire ou à 50 % au niveau du tronc commun, réserve coronaire (FFR) diminuée, anomalie de la mobilité de la paroi myocardique à l’échographie, ischémie ou arythmie à l’effort, FEVG<50 %.
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