Du stérilet, en passant par l’implant et les contraceptions orales, tous les modes contraceptifs sont théoriquement possibles chez l’adolescente. Ainsi, comme le rappelait récemment la HAS dans une fiche mémo, « en dehors de la stérilisation, l’âge en lui-même ne devrait pas limiter le choix de la méthode contraceptive ». Cependant, en fonction du profil de la jeune fille et de ses attentes, certaines méthodes sont plus adaptées que d’autres.
Les estroprogestatifs « sont utilisables chez l’adolescente ne présentant pas de contre-indications (principalement d’ordre thrombo-embolique veineux ou artériel, hépatique, carcinologique...) et en prenant en compte les facteurs de risque de thrombose », rappelle la HAS. Plusieurs voies d’administration sont disponibles (pilule, anneau, patch) mais « il faut est recommandé de faut prescrire en 1re intention une pilule combinée de 1re ou 2e génération. »
Les pilules de 3e et 4e générations, le patch, l’anneau vaginal peuvent toutefois convenir à certaines jeunes filles, en particulier dans les situations où le risque d’oubli de contraception est élevé ou en cas d’intolérance aux pilules de 2e génération, estime le Pr Nisand.
La survenue d’une acné, notamment, peut amener à choisir une alternative. « Une contraception de 2e génération peut calmer une acné ou, à l’inverse, la faire apparaître, explique le Pr Nisand. Or une femme sous contraceptif qui développe une acné, l’arrête immédiatement et n’est plus protégée. D’où l’intérêt, dans ces cas-là, des contraceptifs contenant des progestatifs antiandrogéniques (pilules de 3e et 4e générations). Il faut, bien sûr, tenir compte du fait, qu’au plan théorique, le risque thrombo-embolique est légèrement plus élevé et ne pas proposer les 3e et 4e générations en première ligne. Leur prescription doit être réservée aux femmes dont l’acné est apparue ou n’a pas cédé sous 2e génération. »
« L’implant contraceptif cumule les avantages »
L’observance est un autre paramètre à prendre en compte. Alors que la contraception orale et ses contraintes rendent son observance délicate à l’adolescence, « l’implant contraceptif cumule les avantages : pas besoin de se déshabiller, ni d’y penser chaque jour, pour une protection de 3 ans », estime le Pr Nisand. De même la HAS juge les implants « intéressants chez des adolescentes ayant des problèmes d’observance » mais elle invite à « prendre en compte le risque de trouble menstruel (aménorrhée, spotting) pouvant être à l’origine d’un retrait prématuré du dispositif ». Sur ce point, « il suffit d’expliquer au préalable l’éventualité de spotting survenant chez 15% des femmes, estime le Pr Nisand. D’autant qu’une femme avec un implant a vingt fois moins de risque de grossesses non prévue qu’avec une contraception orale ».
Les DIU peuvent aussi être intéressants en cas d’inobservance. Ces dispositifs « peuvent être proposés aux femmes, quelles que soient la parité et la gestité », indique la HAS. Reste qu’en pratique « chez certaines jeunes filles le stérilet peut poser problème. Sa pose peut être difficile du fait d’un col très étroit. De plus, l’adolescence étant une période où les règles sont douloureuses, en provoquant l’augmentation du volume menstruel le DIU peut accroître ces douleurs. C’est aussi un âge où l’examen gynécologique est difficile voire inutile, ajoute le Pr Nisand. Pour beaucoup de gynécologues qui ont l’habitude de poser des DIU, celui-ci n’est utilisable que dans la seconde partie de l’adolescence lorsque les jeunes femmes sont en couple et que l’examen gynécologique n’est plus un problème ». Certains dispositifs de plus petite taille sont toutefois mieux adaptés aux adolescentes.
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