Controverse

Rythmes scolaires et santé : les généralistes ne croient pas à la réforme

Publié le 27/09/2013
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Entrée en vigueur il y a à peine un mois la réforme des rythmes scolaires (qui restaure la semaine de 4,5 jours et allège la durée quotidienne de travail) suscite déjà interrogations et controverses quand à son intérêt réel pour l’enfant. Près de la moitié des médecins interrogés dans notre enquête sont dubitatifs même s’ils identifient la fatigue liée à l’école.

Interrogés sur les « bénéfices santé » de cette réforme les généralistes semblent également circonspects. Ainsi, dans notre enquête seulement 28% estiment que la réforme sera bénéfique sur ce plan, tandis que 40% considèrent que cela ne changera rien, presque un tiers craignant que cela ne deviennent pire. Globalement, la plupart (88%) reconnaissent pourtant que certains symptômes de leur jeunes patients (troubles de l’appétit, insomnie, fatigue) peuvent être en rapport avec avec l’inadéquation des rythmes scolaires aux besoins de l’enfant.

Un avis que partage le Pr Claire Leconte (professeur émérite de psychologie de l’éducation et chercheur en chronobiologie) qui invite à se pencher davantage sur les temps de l’enfant dans leur ensemble que sur les rythmes scolaires. « On ne peut ignorer que les 864 heures annuelles du temps scolaire couvrent moins de 10% du temps de vie total des enfants alors que la plupart d’entre eux passent près de 1 000 heures en temps périscolaire. Les rythmes biologiques obéissent à un certain nombre d’horloges qu’il ne faut pas dérégler et c’est bien l’ensemble des temps qui doit être pris en considération. »

Au groupe scolaire de l’Isoret (Angers) où la réforme a été testée de façon pilote depuis 2010, les retours sont pourtant plus positifs. Selon Dominique Bruneau, le directeur de l’école, la modification des rythmes scolaires a permis d’améliorer la vigilance des enfants et de recadrer les horaires de coucher en gagnant près d’une demi-heure de sommeil. « On observe aussi moins d’accidents dans la cour avec des enfants bien plus sereins. »


Source : Le Généraliste: 2654