LES INFECTIONS invasives à méningocoques (IMM), dont la surveillance repose sur la déclaration obligatoire et la caractérisation des souches par le Centre national de référence (CNR) des méningocoques, sont une cause importante de morbidité et de mortalité, avec une incidence se situant, depuis plus de 20 ans, entre 1 et 2 cas pour 100 000 habitants. Après avoir progressivement augmenté entre 1996 et 2003, où un pic, en partie lié à l’élargissement de la définition en juillet 2002, avait été observé, l’incidence est en légère diminution depuis 2004.
1,2 pour 100 000 habitants.
Les dernières données publiées par l’InVS (Institut de veille sanitaire) et le CNR confirment la tendance à la baisse. En 2008, 689 IIM ont été déclarées, ce qui correspond, après correction pour la sous-déclaration, à un taux d’incidence de 1,2 pour 100 000 habitants. Ce taux d’incidence « est proche de celui observé en moyenne en Europe (1 pour 100 000) », souligne le « Bulletin ». Les taux les plus élevés ont été observés chez les enfants de moins de 1 an (13 pour 100 000), les 1-4 ans (5 pour 100 000) et les 15-19 ans (2,4 pour 100 000).
La souche de méningocoque la plus fréquente, dans tous les groupes d’âge, et notamment chez les moins de 1 an (82 % des cas), était le sérogroupe B. Toutes souches confondues, la létalité, stable depuis 2003, était de 11 % mais atteint les 23 % en présence d’un purpura fulminans. En 2008, comme les autres années, elle a été plus élevée pour les IIM C, « sachant que 74 % des souches de méningocoques C appartiennent au complexe clonal ST-11 et que les souches appartenant à ce complexe sont les plus pathogènes », précisent l’InVS et le CNR.
Dix épisodes de cas groupés sont survenus en 2008 mais aucune situation épidémique ou hyperépidémique n’a conduit la cellule d’aide à la décision de la Direction générale de la santé à recommander des mesures de prophylaxie particulière. Toutefois, 4 IIM dus au sérogroupe C en Seine-Saint-Denis et 3 IIM dus au sérogroupe B dans les Alpes-de-Haute Provence respectivement entre février et août 2008 et juillet et décembre 2008 ont été considérés comme des alertes.
Campagne de vaccination.
Le département de Seine-Maritime, l’un des 3 départements les plus touchés avec des taux d’incidence supérieurs à 3 pour 100 000 (Seine-Maritime : 3,9 ; Alpes-de-Haute-Provence : 3,2 et la Somme : 3,2), connaît depuis 2003, une situation d’hyperendémicité d’IIM liés à un sérogroupe B particulier par sa virulence (B:14:P1.7,16/ST-32). Cette hyperendémicité persistait encore à un niveau élevé fin 2008. Toutefois, « l’incidence a commencé à diminuer dès avril 2008 et est devenue nulle pour la période septembre 2008-août 2009 . Le résultat est en faveur « d’un impact épidémiologique » (voir ci-dessous) de la campagne de vaccination par le vaccin MenBvac, qui a ciblé les enfants et les adolescents de 2 mois-19 ans de la zone de Dieppe et ses environs. Fin 2008, un nouveau foyer d’hyperendémicité apparue dans une zone proche de Dieppe, à l’ouest d’Abbeville dans la Somme, a conduit à une nouvelle campagne de vaccination qui a débuté en mars 2009 pour les enfants de ce secteur (2 mois-19 ans).
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