Les gynécologues-obstétriciens libéraux vont-ils boycotter la généralisation du tiers payant ? « C’est une éventualité qu’envisagent certains confrères et nous allons en discuter au sein du syndicat », indique le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof). « Il faut bien comprendre que cette mesure est très mal vécue. C’est une négation de la pratique libérale et une manière de nous placer en otages des caisses », ajoute-il.
Inscrite dans la loi santé, la généralisation du tiers payant ne s’appliquera que sur la partie « Sécu » et par sur celle des complémentaires. « À partir du 1er juillet, nous aurons l’obligation d’appliquer ce tiers payant pour les soins aux femmes enceintes. C’est une obligation que nous ne comprenons pas. Nous avons toujours pratiqué un tiers payant social pour les patientes en ACS, AME ou CMU-c. Mais imposer cette mesure pour toutes les femmes enceintes revient à porter atteinte à la liberté de notre exercice », estime le Dr de Rochambeau, en ajoutant que la mesure risque d’être compliquée à mettre en œuvre pour les gynécologues-obstétriciens en secteur 2. « En effet, la part complémentaire qui devra être réclamée à la patiente n’est pas la même selon que le médecin ait ou non signé un contrat d’accès aux soins ».
L’actualité hospitalière est, elle, largement marquée par la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT). « Nous soutenons les revendications d’Avenir Hospitalier. Nous sommes prêts à envisager des restructurations de maternités, mais à partir d’un projet médical. Or la logique des GHT repose sur une logique de restructurations administratives », souligne le Dr de Rochambeau.
Mais le Syngof se préoccupe aussi de l’avenir de l’obstétrique libérale. « La situation est grave. Dans 30 départements, il n’y a plus d’accès à une obstétrique libérale. Les femmes peuvent seulement avoir accès à l’hôpital public. Les établissements ont beaucoup de mal à survivre et à trouver des accoucheurs, des pédiatres ou des anesthésistes. Pour nous, la solution passe par la mise en place d’équipes associant les médecins avec les sages-femmes libérales », indique le Dr de Rochambeau, en ajoutant qu’environ 10 000 sages-femmes, aujourd’hui, exercent en libéral. « La surveillance de la grossesse ne représente que 5 % de leur activité et il serait judicieux de trouver un moyen de les faire travailler avec les obstétriciens libéraux. Pour cela, il faudrait changer la réglementation actuelle qui stipule qu’à l’hôpital public, un accoucheur surveille 7 salles de naissance tandis qu’en clinique, il faut un accoucheur par femme. Il faudrait aussi imaginer un nouveau mode de rémunération pour permettre ce travail en équipe ».
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